Et si la solution était ailleurs et dans une inversion des modèles connus, en passant de l’aide alimentaire à une véritable démocratie alimentaire ? Dans La France a faim, le don à l’épreuve des violences alimentaires (éditions Le Seuil, 2023), fruit d’une enquête de 5 ans, l’anthropologue Bénédicte Bonzi plaide en faveur de la mise en place d’une sécurité sociale alimentaire, un système universel, pour que tout le monde ait accès à une alimentation de qualité quelles que soient ses ressources, et ce, en sortant de la pure logique de marché et de surproduction. Aujourd’hui, des initiatives allant dans ce sens émergent, à l’instar de Caissalim, un projet initié par l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et 10 associations, qui fait participer des ménages et des étudiants volontaires désireux de devenir acteurs de leur alimentation. À ce jour, Caissalim fédère 4 comités citoyens sur 4 territoires : Izards-La Vache-Borderouge, Montaudran-Saint-Exupéry-Pont des demoiselles, Pradettes et Calim’Potes à Ramonville-Castanet.
« Notre objectif est de lancer une caisse citoyenne, abondée par les membres en fonction de leur situation économique, qui se verront attribuer ensuite à part égale un budget alimentation à utiliser sur un panel de produits ou professionnels choisis par le collectif » explique Sarah Cohen, co-coordinatrice du projet et ingénieure de recherche à l’Inrae. Le Conseil départemental a décidé de participer et soutenir ce projet.
Le 21 septembre 2024 aura lieu le lancement des deux caisses du Nord (Izards-La Vache-Borderouge) et Calim’Potes à Ramonville-Castanet pour leur mise en fonctionnement.