François élève les mêmes brebis que ses aïeux, des tarasconnaises, une race rustique des Pyrénées : « J’ai 400 brebis-mères et tous leurs agneaux. Si nos anciens avaient cette race, ce n’est pas pour rien, je suis très attaché à mes racines, à notre patrimoine et au bon sens paysan. Mon père a été le premier à entrer dans le label rouge « Sélection des bergers », c’était en 1992 et on a été parmi les premiers à respecter le cahier des charges pour l’Indication géographique protégée « Agneau des Pyrénées ».
Un cahier des charges bien plus strict encore que celui du Label rouge et l’IGP a été officialisée au niveau européen en septembre dernier après quinze années de démarches administratives : « C’est très valorisant pour mon travail, ça prouve que je fais de la bonne viande. Nos débouchés sont assurés, car la qualité, c’est ce que recherche le consommateur. Derrière cette reconnaissance de l’IGP Agneau des Pyrénées, c’est notre savoir-faire et la spécificité de notre terroir qui est protégé. L’Agneau des Pyrénées, c’est ce que mon grand-père faisait déjà, on l’appelait alors l’agneau de bergerie. L’agneau reste avec sa mère pendant trois mois et demi jusqu’à ce qu’il ait atteint 40 kilos. On ne fait que poursuivre des techniques qui existaient déjà, mais elles sont aujourd’hui mieux encadrées. L’agneau n’est nourri qu’au lait de sa mère et je veille scrupuleusement à leur bien-être et à leur alimentation issue de mon exploitation ». Un produit d’exception qui demande une grande rigueur et une attention de tous les instants ; en décembre dernier, François a eu beaucoup de travail puisque quatre-vingt-dix de ses agnelles ont mis bas : « C’était un grand moment car il n’y a qu’un agnelage par an ». Tout s’est bien passé, et François a eu de belles surprises car certaines de ses brebis ont mis au monde deux agneaux.