À priori on ne rapprocherait pas spontanément préhistoire et racisme. Pourtant le contexte de la fondation de cette science de la Préhistoire au milieu du XIXème siècle nous éclaire sur ce sujet. En effet la préhistoire met au jour des fossiles humains et animaux. Comment classer ces découvertes ?
La notion moderne de race apparaît au XVIIIème siècle, moment où l’objectif est d’ordonner les connaissances sur le monde vivant. Plantes, animaux, humains sont distingués et répertoriés.
Cette approche entraîne l’émergence d’un concept dont les conséquences seront dramatiques : l’existence d’espèces inférieures et supérieures, celle de l’Homme étant évidemment supérieure à toutes.
Mais ces classements visent aussi à hiérarchiser peuples et cultures. Le XIXème savant s’y emploie activement, préparant ainsi les drames du XXème siècle.
Au XXe siècle, la notion de « races » humaines a notamment servi à justifier la perpétration de la Shoah par les nazis, l'apartheid en Afrique du Sud et la ségrégation aux États-Unis.
Or, nous savons aujourd’hui que cette notion n’est pertinente que pour des espèces animales domestiquées mais ne peut s’appliquer aux humains, sauf par idéologie et non par démonstration scientifique. Et pourtant, les comportements racistes persistent, les préjugés résistent.
Il est donc nécessaire d’explorer pourquoi et comment ont pu se mettre en place de tels phénomènes, à un certain moment de l’histoire de la société, pour mieux lutter contre ce qu’il en reste aujourd’hui.