Mais comment cela fonctionne-t-il ? La nappe alluviale agit comme un réservoir souterrain qui, par un processus naturel, accumule l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol pendant l’hiver et la restitue progressivement en été. Une part importante de l’eau de la Garonne provient de cette nappe. L’idée est d’aider cette nappe à se recharger au maximum grâce à l’infiltration durant l’hiver et le printemps à partir de volumes d’eau fournis par le canal de Saint-Martory grâce à une bulle de recharge qui se déplace progressivement jusqu’à la nappe. « L’objectif est d’amplifier un phénomène hydrogéologique naturel, connu depuis l’Antiquité mais jusqu’à présent très localisé, tout en le maîtrisant », explique Yann Oudard, directeur général adjoint de Réseau31.
Pour autant la prudence reste de mise car, s’agissant d’un phénomène naturel, il est difficile de savoir quel volume exact sera stocké et quand il retournera vers la Garonne une fois son parcours souterrain achevé. « Il n’y aura pas de solution miracle pour faire face à un déficit structurel que connaît notre territoire. Aujourd’hui, l’heure est à la sobriété pour toutes et tous pour concilier tous les usages (eau potable, industrie, agriculture) et préserver le bien commun qu’est l’eau. En plus de cette nécessaire adaptation au changement, il nous faut agir sur plusieurs fronts pour mieux préserver et mieux stocker l’eau. Il s’agit donc d’une des expérimentations novatrices que l’on suivra avec attention dans le cadre d’une politique concertée », abonde Sébastien Vincini, président du Conseil départemental.