DOSSIER

Les précédentes éditions de Jazz sur son 31

Publié le 5 décembre 2023
Temps de lecture : 5 min
Le groupe Blue Train Guintet a ouvert l'édition 2023 du festival Jazz sur son 31, le mercredi 4 oct. au Pavillon République.
© Aurélien Ferreira/CD31
Le groupe Blue Train Guintet a ouvert l'édition 2023 du festival Jazz sur son 31, le mercredi 4 oct. au Pavillon République.

Alors que la 38e édition de Jazz sur son 31 se prépare, retour sur les meilleurs moments des années précédentes... 

 

Le jazz n’est pas réservé à une élite ou aux spécialistes, comme le démontre le Festival Jazz sur son 31 depuis... bientôt quarante ans ! Le Conseil départemental poursuit son engagement pour une offre culturelle variée et accessible à tous en programmant des événements gratuits ou à bas prix et en favorisant les rencontres entre le public et les artistes, nationaux et internationaux, un peu partout dans le département. 

Plus de 16 500 spectateurs présents ! En 2023 le festival a mis en lumière des artistes féminines, encore sous-représentées et pourtant bien présentes sur la scène jazz : l'Américaine Rhoda Scott entourée de son « Lady All Stars », la chanteuse franco-arménienne du groupe Ladaniva, mais aussi la saxophoniste et compositrice Lakecia Benjamin, la flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal, la chanteuse modern soul Kendra Morris, la rappeuse Pumpkin, ou encore le duo piano/clarinette de Maya Cross et Carla Gaudré, et l’incarnation soul de Natacha Kanga dans le spectacle hommage à Billie Holiday.

La scène nationale française a été représentée par les frères Belmondo, le contrebassiste François Poitou, les incontournables saxophonistes Léon Phal et Sylvain Rifflet, les Toulousains RP3, Hancock en Stock et Rémy Gauche, et le pianiste soliste Damien Fleau.

En ouverture du festival, le concert live de Blue Train 5tet a marqué les esprits grâce à l’excellence de son trio fondateur accompagné d’une solide section rythmique.

Et enfin, les spectateurs ont pu profiter de l'afro-groove des Frères Smith, la Leçon d’Afro-jazz prodiguée par Emmanuel Pi Djob et son AfroSoull Gang, et le Kora Jazz Trio caractérisé par les rythmes d’Afrique de l’Ouest.

Comme chaque année, les artistes sont allés à la rencontre des publics, grâce à une série de concerts Bars-bars sur son 31 programmés en prélude du festival, des déambulations, des coups de cœur découverts à l’Espace Roguet, des concerts Club qui mettent en scène des artistes haut-garonnais dans les salles des fêtes du département, des concerts au Musée départemental de la Résistance & de la Déportation et au Théâtre du Grand Rond

Enfin, des projets de médiation ont été organisés pour sensibiliser des publics spécifiques au jazz : des jeunes d’écoles de musique et des étudiants de l’Université Toulouse Jean-Jaurès ont assisté à une Leçon d’Afro-jazz, des collégiens ont accueilli des fanfares dans leur établissement et les publics fragiles socialement ont participé à des ateliers d’éveil musical.

Cette 36ème édition de Jazz sur son 31 a vu sa fréquentation augmenter de presque 40 % ! 18 478 personnes sont venues applaudir les artistes venus d’ici et d’ailleurs et des musiques issues de l’hybridation des styles, des rythmes et des talents : Cuba (Roberto Fonseca), New York-USA (Peter BernsteinHypnotic Brass Ensemble), le Japon (Takuya Kuroda), Tel Aviv (Oded Tzur), la Corée (Youn Sun Nah), la France (Les Frères Smith, Estelle Perrault) et Toulouse (Fülü, Cyril Bernhard, Johnny Makam…) ont emporté le public dans un même élan vers un jazz contemporain multiforme.

Les femmes en vedette

Pourquoi faire un focus sur les musiciennes du festival Jazz sur son 31 ? Parce que d’après la spécialiste Marie Buscatto, elles sont moins de 10 % dans le Jazz, et même moins de 5 % chez les instrumentistes. Les rendre visibles, c’est leur rendre hommage, mais aussi donner des modèles aux jeunes générations... 

Dans le monde du jazz, les femmes doivent combattre les vieux clichés qui associent certains instruments aux hommes comme la trompette, la batterie, la contrebasse ou le saxo. Et surtout faire leur chemin dans un réseau globalement très masculin à tous les échelons de la profession (compositeurs, arrangeurs, chefs d’orchestre, producteurs, etc). Ce qui rend d'autant plus admirable le parcours des artistes présentes à cette 36e édition de Jazz sur son 31, qui, il faut l'espérer, feront des émules parmi les jeunes musiciennes.

Cette année, le jazz a occupé l’affiche mais une place est réservée à la toute aussi prisée Soul music. Une édition foisonnante de concerts, découvertes, spectacles jeune public, ateliers, ciné-concert, conférence et projection : 59 rendez-vous disséminés dans une vingtaine de communes du département.

Cette année aussi : des actions auprès des collégiens, étudiants, artistes amateurs et professionnels.

Du 7 au 18 octobre, le festival Jazz sur son 31 a pu avoir lieu dans le respect des consignes de sécurité sanitaire.

Une bonne nouvelle pour les artistes, mais aussi le public qui a répondu présent sur les différents lieux du festival, mais aussi sur la page Facebook du Conseil départemental pour les retransmissions en live des 12 concerts du pavillon République.

On retiendra notamment cette année le passage de TömTom, de Sélène Saint-Aimé ou encore Thomas Dutronc, Sophie Alour et James Carter.

On retiendra aussi la leçon de jazz et hip-hop proposée à des collégiens ou encore les concerts clubs proposés dans des salles du département.

Comme de coutume chaque année (depuis 32 ans !) en Haute-Garonne, le festival Jazz sur son 31 invite à suivre son tempo pendant deux semaines dédiées au jazz sous toutes ses formes. La pluralité des esthétiques, des styles et des talents compose un large patchwork ouvert sur un monde musical en constante évolution. Le festival accueille en effet les grands noms du jazz actuel et futur — Lisa Simone en concert prestige à la Halle aux Grains, Erik Truffaz revisite en exclusivité son album Bending New Corners qui avait déjà enchanté les festivaliers voilà 20 ans, Interactivo, Bobby Carcassés, Ali Jackson, Francis Lockwood, etc. La programmation fait également la part belle à plus d’un tiers de formations haut-garonnaises — entre autres Shift, Endless, Les Grandes Bouches — que l’on retrouvera sur les 19 scènes réparties de Toulouse au Comminges, une façon d’innerver culturellement le territoire, en milieu rural comme dans les quartiers toulousains.