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Vers une sécurité sociale alimentaire

Publié le 8 octobre 2024
Temps de lecture : 4 min
© Aurélien Ferreira / CD31

Caissalim, la caisse citoyenne d'alimentation de Toulouse, expérimente en Haute-Garonne un projet qui s'inspire de la Sécurité Sociale de l'Alimentation, avec le soutien du Conseil départemental. Le samedi 21 septembre, à Toulouse, deux tables rondes ont présenté l'avancée du projet aux élus et aux citoyens. 

Comment fournir une alimentation durable, locale et de qualité pour tous ? Lutter contre les inégalités sociales en matière d'alimentation, qui ne cessent de grandir depuis la crise sanitaire ? En Haute-Garonne, le consortium Caissalim (qui regroupe 16 partenaires associatifs, de la recherche à la formation) propose une réponse ces problématiques : une caisse citoyenne d'alimentation financée par des habitants, soutenue par des partenaires, alimentée par des paysans, des producteurs, des artisans, des magasins et des restaurants engagés pour permettre à chacun de bien manger.

Une carte "vitale" alimentaire, pour donner à tous l'accès à une alimentation de qualité, tout en soutenant la production locale et en assurant un revenu régulier aux agriculteurs.


Comme l'a rappelé en introduction Jean-Michel Fabre, Conseiller départemental et vice-président à la transition écologique, mobilités douces, logement, habitat : "Il ne peut y avoir d'approche écologique sans le social, et vice versa. L'Assemblée citoyenne a travaillé sur la bifurcation écologique, et la première proposition de leur rapport avançait l'idée d'une caisse sociale alimentaire. Un projet comme celui-ci, ça commence par les citoyens, mais le Conseil départemental sera à leurs côtés, pour écouter, accompagner et soutenir ceux qui sont à l'initiative de ce travail".

Les enjeux sociaux, économiques et environnementaux

Après la présentation de la Caissalim Toulouse, le thème de la première table ronde était " les caisses d'alimentation face aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux, regards croisés d'acteurs de la production, de la distribution, de l'aide alimentaire et de la recherche". Le constat : depuis 10 ans, les associations réfléchissent à redonner une dignité économique aux bénéficiaires de l'aide alimentaire. Ne plus imposer des colis peu adaptés et mauvais pour la santé, des produits trop transformés, gras, sucrés, issus des destockages. Pour les associations, il convient de passer d'un "approvisionnement subi à un approvisionnement choisi". Remettre du collectif au centre des pratiques et revaloriser le temps investi sur l'alimentation.

Du côté de la recherche, les travaux convergent sur 4 transformations à initier :

  • la transition des régimes alimentaires (réduction de la consommation de viande)
  • des pratiques agricoles moins dépendantes des énergies fossiles (et donc plus naturelles et aptes à préserver la biodiversité)
  • des engrais en circuits courts
  • et tout cela, avec un souci de justice sociale et environnementale (aide aux producteurs).

Intervenants : Lorena, paysanne maraichère de la Ferme du petit Scarabée, Florian Julien Saint Amand- gérant et épicier de Ultramarinos Ana, Jean-Louis Clément - président du GESMIP et coordinateur de la Coopa et Sébastien Levionnois - chercheur en géographie des systèmes alimentaires au CIRAD. Animée par Romane Gentil.

Sur le site Caissalim Toulouse, l'explication du projet dans une vidéo de Nicolas Dupuis :

Retours d'expériences Montpellier/Toulouse

La deuxième table ronde proposait des retours d'expériences sur les expérimentations de la Caisse alimentaire commune de Montpellier et de la Caissalim Toulouse.

Qui sont les adhérents des caisses alimentaires ? Des personnes militantes sur les questions alimentaires, des citoyens attirés par la convivialité des espaces de rencontres, et des personnes en situation de précarité. Dans les ateliers, les adhérents ont accès à une formation populaire et de qualité, mais leur savoir d'expérience est tout autant pris en compte que les avis des experts. Et au fil de ces ateliers d'appropriation de la question alimentaire, le collectif se crée. "Il y a une reconnaissance, agir ensemble pour une cause qui devient commune. Les décisions sont rapides, on parle, on agit, on expérimente. C'est faire démocratie" témoigne une adhérente.

Intervenants : Lenka Vural - membre de la Caissalim Nord, Eric Boy - membre de la Calim’potes, Mikaele Moine Cerame, membre de la Caisse alimentaire commune de Montpellier, Pauline Scherer - sociologue-intervenante, coordinatrice de la recherche-action "Caisse alimentaire commune de Montpellier", Marjorie Rousselle, nutritionniste, sociologue de l'alimentation et contributrice à la recherche sur le projet Caissalim - Toulouse. Animée par Romane Gentil.