Pour apprendre aux enfants à se connaître, la première étape du projet fut un jeu de piste dans Toulouse. L’occasion aussi de les initier au patrimoine toulousain et à l’art ancien avant d’aller vers le graff. Brigitte Panont, assistante sociale en charge du projet, en garde un souvenir ému : « En découvrant des lieux où ils n’étaient jamais entrés, les enfants étaient bluffés. Ils avaient envie de revenir en famille, et ces visites les amenaient à se questionner sur ce qu’ils faisaient de leur temps libre ».
Lors d'une deuxième sortie, les enfants ont fait connaissance avec les graffeurs du Collectif 50Cinq, qui leur ont fait visiter les ateliers et les ont initiés aux techniques du graff. En partageant avec eux des parcours de vie parfois compliqués, les artistes ont ouvert aux enfants des perspectives inespérées. « Moi, plus tard, je veux faire une école d’Art », confie Lou, en regardant ses mains couvertes de peinture.
« Rudy, Timéo, Lou, Natacha, Fethawi, Noah, Islem, Qoussaï » : les noms des huit enfants ont été tagués sur une plaque qui sera affichée dans la salle. Aux côtés de 5 artistes, Julien Soone, Der, Snake, Apache et Supa, ils ont peint à la bombe sur le mur et parfois un peu sur leurs vêtements aussi. « Je suis trop fort », conclut Timéo, d'un regard fier qui l'excuse d’oublier un instant le sens du mot « collectif ». Natacha est plus discrète, mais elle a mis en danger son sweat blanc tout neuf pour participer. Quant à Rudy, une belle surprise l’attend : tout en bas du mur s’étale la phrase qu’il a proposé en pensant à sa grand-mère : « Être ensemble, car ce n’est pas éternel ».