« La céramique c’est toute mon histoire, j’ai besoin du contact de la matière, créer à partir d’une boule de terre est une sensation magique. » Une passion palpable qui s’est longtemps matérialisée en objets utilitaires, très prisés dans les salons internationaux. Aujourd’hui Sylvian Meschia aspire surtout à faciliter l’accès à son art par des mises en scène occupant l’espace public.
Sylvian Meschia est né en Algérie en 1952. Arrivé en France à l’âge de 10 ans, il garde de cette période le souvenir d’une déchirure indélébile. Les cités des banlieues de Marseille puis de Toulouse l’accueillent mais le seul endroit où il se sent vraiment heureux c’est dans cette ferme de Rieux-Volvestre acquise par ses grands-parents et où il rêve d’installer son atelier. « Je suis issu d’une lignée d’artisans menuisier », raconte-t-il.
Travailler seul avec la matière et en toute liberté, ça a toujours été une évidence.
À 18 ans, il s’initie à la céramique à l’abbaye bénédictine de Tournay, à Tarbes. Une expérience déterminante qui pose les premières pierres de son succès à venir. Il se perfectionne en tant que tourneur à Djerba, en Tunisie puis à Londres, avant de rejoindre Avignon et son festival, où il travaillera plusieurs années comme régisseur de 1974 à 1981. Sur place, il découvre l’envers du décor et « comment s’organisent toutes les petites choses autour des grandes ». Un apprentissage majeur pour ses mises en scène futures.