Depuis plus de 20 ans, on constate partout dans le monde l’effondrement des colonies d’abeilles. Les premiers impactés, les apiculteurs, ont donné l'alerte et la prise de conscience est aujourd'hui globale, dans la communauté scientifique, les populations et chez certains politiques. Mais entre les solutions "naturelles", qui préconisent des mesures d'urgence pour la sauvegarde des insectes pollinisateurs, et les recherches technologiques qui imaginent une pollinisation mécanique, quel sera le monde de demain? Souhaite-t-on vraiment "Un monde sans abeilles ?" s'interrogent les deux réalisateurs.
"On est au point charnière, constate Nicolas Dupuis. On a pris conscience, mais il faut agir. Nous avons vu des actions mises en place par les apiculteurs au niveau local, mais ça reste de la débrouille pour préserver ce qui est existant : il faut passer à l’étape supérieure et légiférer. En France, certains pesticides sont interdits mais autorisés à la production et donc envoyés en Afrique et en Amérique du sud."
La France est l'un des plus grands producteurs au monde, et l'un des plus gros consommateurs de pesticides. La commission européenne reconnaît que les pesticides sont un danger pour les cultures et la santé mais les mesures tardent à être mises en place. "Depuis 2021, ajoute Nicolas Dupuis, quelques espoirs se sont éteints, le Green deal a été repoussé et la PAC soutient toujours l’agriculture intensive. L’horizon s’assombrit."