PORTRAIT

Réminiscence, une fiction audio pour les personnes malvoyantes

Publié le 23 avril 2021
Temps de lecture : 2 min
Réminiscence Aurélien Bernadas
© Aurélien Ferreira
Aurélien Bernadas (2e à droite) et son équipe ont imaginé un podcast particulièrement adapté aux personnes malvoyantes.

Lauréat du dispositif Initi’active Jeunesses, Aurélien Bernadas a mis sur pied avec son équipe une série sonore de science-fiction. Sa spécificité : elle a été conçue avec une attention particulière portée aux auditeurs malvoyants.

Comment décrire un monde imaginaire, raconter un univers, ses couleurs, à une personne déficiente visuelle ? Aurélien Bernadas, trente ans, s’est plongé dans ces problématiques durant deux années, à l’occasion de longs échanges avec Arthur Aumoite -malvoyant s’étant fait connaître malgré lui en 2018 suite aux discriminations qu’il avait subies dans un magasin. Cet informaticien originaire du Comminges prend alors conscience du manque cruel d'œuvres accessibles aux déficients visuels : « Les audio-descriptions des films sont tellement mal faites, fades, linéaires, avec des voix sans âme, que ça les sort complètement du récit. » 

Lui est passionné d’écriture depuis toujours, avec un penchant pour les mangas et la science-fiction. Sans pour autant franchir le cap d’en écrire lui-même. Sa rencontre avec Arthur, son attrait grandissant pour l’audio, le premier confinement… Il décide de lancer une fiction sonore spécialement destinée aux aveugles, autrement dit avec beaucoup d’habillage et de relief et un travail très poussé sur le son. Il réunit une équipe -deux sound-designers, un compositeur, un acteur. Les premiers enregistrements de Réminiscence débutent.

Voyage à travers les mondes

La fiction est en partie inspirée des séries télévisées Sliders, les mondes parallèles et Doctor Who, qui font partie des références du jeune homme. Réminiscence se présente ainsi comme une série multi-univers, dans laquelle un homme, qui se retrouve dans le désert, se remémore ce qui lui est arrivé et voyage dans plusieurs dimensions. « Nous allons publier un épisode tous les quinze jours, pour conserver un certain rythme et instaurer un rendez-vous avec nos auditeurs. » L’intégralité de la série devrait comporter six saisons. 

Pour la développer, Aurélien et son équipe bénéficient du dispositif Initi’active Jeunesses, porté par le Conseil départemental, et destiné aux projets ayant une portée sociale. Il consiste en une aide financière de 1000€  et des solutions techniques, comme l'accès à un studio d'enregistrement. Un tremplin idéal pour Aurélien qui ne compte pas s'arrêter là. « J'aimerais développer les enregistrements avec les personnes en situation de handicap et malvoyantes, qui sont souvent discriminées par la vidéo. Pour l'heure, j'attends leur retour sur ce projet-là. »