Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne

Publié le 15 décembre 2022
Temps de lecture : 15 min
Sébastien Vincini, président du Conseil départemental
© Aurélien Ferreira
Sébastien Vincini, président du Conseil départemental

Une page se tourne en Haute-Garonne et un nouveau chapitre s'ouvre. Suite à la démission de Georges Méric pour raisons personnelles et de santé, Sébastien Vincini a été élu président du Conseil départemental par l’Assemblée départementale le 13 décembre 2022. Un président qui, dans la continuité des projets sociaux et économiques mis en place depuis 7 ans, souhaite insuffler un nouvel élan à l’action départementale.

« Aller au réel, écouter, comprendre, traiter le quotidien, guérir les douleurs, apaiser les peurs, conquérir de nouveaux espaces de liberté et bâtir un idéal. Lutter avec réalisme et optimisme pour que naissent les étincelles de la liberté et de la justice partout où se trouvent les inégalités, pour répondre aux urgences sociales et écologiques, pour consolider nos politiques publiques de proximité qui visent à renforcer les solidarités, à faire reculer l’intolérance, la précarité et l’exclusion. Notre rôle est là. »

Sébastien Vincini, nouvellement élu, a tenu à rappeler qu'il partageait les valeurs et les combats de son prédécesseur, Georges Méric, dont il a salué les actions mises en place depuis les sept dernières années : « Je tiens une nouvelle fois à rendre hommage à l’action menée par Georges Méric à la tête de la Haute-Garonne. Un Président qui aura marqué notre Département et qui nous a inspirés et confortés dans nos engagements. »

Une même ligne donc, mais peut-être un changement de méthode pour le nouveau président : « Soyons simples, pragmatiques, efficaces. C’est ainsi que nous pourrons reconstruire du lien avec nos concitoyens. »

Dans son discours, Sébastien Vincini a rappelé son attachement pour la Haute-Garonne, terre d'accueil pour ses ancêtres italiens qui fuyaient la dictature. Né à Toulouse, ingénieur dans une collectivité territoriale, chargé de missions Eau, Risques naturels et Environnement, Sébastien Vincini devient Conseiller départemental du canton d’Auterive en 2015. Puis successivement rapporteur général du budget, élu en charge du personnel et du patrimoine départemental, et en 2021, premier vice-président en charge des Finances, du Numérique et de l’Innovation. Il était également, depuis 2020, maire de Cintegabelle.

Désormais rassemblée autour de lui, la majorité départementale Haute-Garonne en commun est le fruit d’une large union de la gauche progressiste, écologiste et citoyenne. L’ensemble de la commission permanente, constituée du président, des 15 vice-président(e)s et de 27 membres, a également été renouvelée.

Discours d'investiture dans son intégralité

Monsieur le Préfet d’Occitanie et Préfet de Haute-Garonne,

Mesdames et Messieurs les parlementaires, 

Madame la Présidente de la Région Occitanie, chère Carole


Mesdames et Messieurs les Vice-Présidentes et les Vice-Présidents, 

Mesdames et Messieurs les élus départementaux, chers collègues,


Mesdames et messieurs les maires et les élu·e·s de nos territoires,

Mesdames et Messieurs les Directrices et les Directeurs de l’administration départementale,

Mesdames et Messieurs les agents du Conseil départemental


Mesdames et Messieurs en vos fonctions et qualités,

Mesdames et Messieurs, chers amis,


Je mesure l’importance et les enjeux de la présidence qui s’ouvre avec mon élection. 

En débutant cette prise de parole solennelle, je veux à nouveau saluer le Président Georges Méric que je remercie pour sa présence.

Le saluer et lui dire combien nous comprenons les choix, courageux et respectables, qui l’ont conduit à mettre un terme à ses mandats.

Je vous demande Mesdames et Messieurs à rendre hommage à Georges Méric.

Votre présence, Président, illustre l’attachement que vous portez à la collectivité que nous incarnons en tant qu’élu·e·s, mais aussi à ses agents qui remplissent avec exemplarité leurs nombreuses missions au service de nos concitoyens. 

Elle marque la fidélité à votre famille politique. 

Votre présence est enfin le symbole de la transmission qui vous est chère.

La transmission des principes intemporels d’humanisme et d’universalisme.

La transmission des valeurs républicaines de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité. 

Des valeurs chères à Jaurès. 

Des valeurs qui nous parlent plus que jamais, que nous avons en partage et que nous continuerons à porter et à défendre.


Chers collègues,

Vos suffrages confirment la suite d’un travail collectif, sérieux, planifié, financièrement équilibré, basé sur des fondamentaux de progrès social et de solidarité.

Durant plus de sept années, la majorité départementale a porté notre projet humaniste et solidaire pour plus de justice sociale et pour la consolidation de nos politiques publiques de proximité. 

Nos dispositifs et nos mesures l’ont concrétisé sur le terrain au profit des habitantes et des habitants sur tous les bassins de vie de la Haute-Garonne.

Notre bilan a été approuvé par les Haut-garonnaises et les Haut-Garonnais lors des élections départementales de juin 2021, qui nous ont données la majorité siégeant aujourd’hui sur ses bancs, une majorité plurielle et unie. 

Les combats victorieux sont ceux que nous menons collectivement et dans la confiance. 

Aujourd’hui comme hier, nous allons continuer à mener des combats de progrès en responsabilité et avec enthousiasme.


Les conflits et les crises font l’actualité du monde. 

Ils ne doivent en aucun cas nous conduire sur la voie du renoncement et du fatalisme. 

À l’image de l’adage de Victor Hugo « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent », mon mandat sera celui de l’optimisme par la confiance en l’humain.

Il y a quelques semaines à peine, dans son discours aux collégiens de Cintegabelle certains sont d’ailleurs présents derrière moi et je les salue, Lionel Jospin faisait part avec force de cet optimisme :

« L’Écologie comme science peut nous aider à restaurer des équilibres naturels malmenés, la recherche médicale a fait reculer la pandémie, l’économie peut être mise au service des peuples, les despotes ne sont pas à l’abri du réveil de leurs peuples, des femmes se dressent sous nos yeux contre l’obscurantisme.» 

Voilà ce que nous disait Lionel Jospin

L’Humanité, si elle prend conscience de son universalité, si elle croit en elle-même, si elle retrouve confiance en la science du progrès partagé,

Oui l’Humanité possède tous les ressorts pour surmonter les défis de notre temps. 

C’est cette conviction intime qui fonde mon engagement politique et mon action publique.

Comme je l’ai toujours fait lors de mes précédents mandats, je m’attacherai à mettre en avant et à faire aboutir une vision volontariste, réaliste et optimiste de l’action politique au service de l’intérêt général, au service de nos concitoyens, au service du développement de tous les territoires de la Haute-Garonne. 


Notre rôle n’est pas de subir mais de nous dépasser et d’agir. 


Agir c’est avant tout prendre des décisions pour maintenant, mais qui ont un sens pour demain, qui seront utiles aux générations futures. 

Des décisions pour proposer, construire, régler les problèmes, créer une dynamique sociale, économique et démocratique. 

Des décisions qui soient moteur de progrès en termes d’égalité, de protection, de solidarités, d’aménagement et de transitions.

Nous n’agissons pas seuls. Nous savons pouvoir nous appuyer sur une administration solide, organisée, qui devra, dans un dialogue social apaisé et un lien de confiance renforcée, poursuivre sa modernisation et répondre à sa mission première de service public. 

J’ai un profond attachement pour le service public, qui constitue le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas. 

Un profond respect pour ses serviteurs, les agents de la fonction publique, au service de l’intérêt général et des politiques publiques que nous menons. 

J’aurais l’occasion dans les prochaines semaines de m’adresser à l’ensemble des agents du Conseil départemental de la Haute-Garonne et de leur présenter notre feuille de route. 

Cette feuille de route comprendra une exigence immuable : le respect et la considération dans l’exercice démocratique.

Une suite logique des politiques de démocratie participative de proximité que nous avons placé au cœur de notre action, du dialogue citoyen à l’Assemblée citoyenne récemment installée. 

À la co-construction et à l’acceptabilité par nos concitoyens des décisions que nous prenons, je souhaite ajouter le renforcement de l’engagement des élus du conseil départemental.

Chacun d’entre nous ici, chères et chers collègues, avons été élus sur notre nom et sur nos territoires, nos cantons.

Les habitants nous connaissent et nous les connaissons. Nous vivons avec eux.

Je poursuivrai la responsabilisation de chaque vice-présidente et vice-président. 

Car c’est en équipe que nous serons plus efficaces.

Mais je veux aller plus loin en donnant davantage de place aux élus de la minorité. Je dis bien minorité et non opposition car je souhaite que nous puissions œuvrer, avec nos légitimes désaccords politiques, le plus souvent que cela sera possible, pour l’intérêt général.

Je veux donc donner davantage de place aux élus de la minorité et renforcer la transparence de nos décisions.

Pour cela, j’ai décidé de restaurer la fonction de rapporteur général du budget et de la confier à un élu de la minorité. 

Je propose d’échanger en ce sens avec les groupes de la minorité afin qu’une désignation puisse intervenir en janvier.

À l’instar des Commissions Finances du Sénat et l’Assemblée nationale qui sont confiées à l’opposition, l’exercice démocratique de notre collectivité, n’en sortira que renforcée. 


Mes chers collègues, 

Une nouvelle page est à écrire pour notre collectivité. 

Je vous le dis : Soyons simples, pragmatiques, efficaces. 

C’est ainsi que nous pourrons reconstruire du lien avec nos concitoyens, que nous pourrons le consolider pour aller de l’avant, avec la force et la vigueur des bâtisseurs. 

René Char, le poète qui m’est cher, nous y invite : « Imite le moins possible les hommes dans leur énigmatique maladie de faire des nœuds ». 

Face aux défis, il nous faut proposer et construire de nouvelles politiques publiques. 

C’est le cas pour les solidarités humaines où l’innovation sociale est non seulement possible mais nécessaire, urgente même. 

Urgente pour mieux lutter contre la montée de la pauvreté dans notre pays, d’un nouveau prolétariat de service qu’incarnent par exemple les aides à domicile, souvent des femmes, ou les métiers ubérisés, 

Urgente pour mieux prévenir la précarité de notre jeunesse, près d’un jeune de moins 30 ans sur deux se situe en dessous du seuil de pauvreté, 

Urgente pour mieux protéger les enfants en danger toujours plus vulnérables en temps de crise, 

Urgente pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes, 

Urgente pour un égal accès aux soins digne de la république sociale, 

Urgente pour proposer à nos aîné·e·s les meilleures chances de bien vieillir,

Urgente pour mieux adapter notre société et proposer aux personnes handicapées un accompagnement personnalisé pour bien vivre avec son handicap. 

Des solidarités humaines pour lesquelles nous devrons veiller à adosser sans faillir les termes de bienveillance et d’empathie sans lesquels aucune politique n’est durable.

Sans compréhension, sans générosité, aucune politique ne répondra au quotidien des gens. 

Grâce à la gestion saine de nos finances, le Département de la Haute-Garonne a les moyens de construire ses nouvelles politiques publiques, et cela en appliquant une méthode qui a fait ses preuves : concertation, partenariat et co-construction, intelligence collective, contractualisation.

En un mot, le cumul des forces, car ce qui compte, à l’entrée de nos services, devant un écran, sur le quai d’une gare, c’est le service que nous rendons aux usagers et à nos concitoyens. 

Peu importe les compétences, c’est la réponse apportée aux problèmes qui compte, ce sont les synergies qui contribuent à l’émergence des projets qui importent.

Permettez-moi d’étayer ma pensée.

Le Département est le chef de file de l’action sociale. C’est notre première priorité. 

Si nous regardons la réalité de la politique publique de la protection des enfants, que nous portons avec force et engagement, nous sommes confrontés à la complexité des parcours, à l’accroissement des difficultés psychologiques, à la carence régalienne de la pédopsychiatrie, et à l’épuisement de nos équipes. 

Nous avons une expertise forte sur ce sujet, nous serons forces de proposition pour une meilleure coordination avec les services de l’Etat, et pour créer des passerelles plus solides.

En matière d’insertion, la complexité des parcours de vie d’un allocataire du RSA nécessite une approche globale personnalisée.

Car l’éloignement de l’emploi résulte souvent de plusieurs raisons : absence de logement, besoin de garde d’enfant, difficultés de mobilités, soucis de santé, fragilité psychologique, handicap, absence ou manque de formations.

Le retour à l’emploi n’est pas « mécanique ». 

Ces femmes et ces hommes, nous les accompagnons, nous assurons ce travail de proximité, mais nous avons besoin de partenariats dans le temps, de contracter des liens avec la Région et les services de l’État.

Oui je l’assume, c’est une nouvelle ère qui doit s’ouvrir, celle du partenariat et de la contractualisation. 

Face à la problématique des mobilités qui empoisonne le quotidien de nos concitoyens, les décisions ne peuvent plus attendre.

Même si le législateur a supprimé toute compétence aux départements, nous devons être au rendez-vous des attentes de nos populations. 

Le Département de la Haute-Garonne est prêt à prendre sa part aux efforts nécessaires pour concevoir et bâtir les réponses en terme de transports collectifs et de trains du quotidien. 

Là encore, l’intelligence collective et le cumul des forces en seront les clefs.

Enfin, le défi du déploiement du réseau fibre et du Très Haut Débit accessible à tous sera relevé d’ici à la fin de l’année. 

Un succès que nous devons à la collaboration entre les acteurs publics que nous sommes et les entreprises qui ont contribué à son déploiement. 

On se tromperait pourtant en pensant que le déploiement du réseau est une fin en soi. 

Trois questions majeures se posent à présent : l’accompagnement des citoyens dans leurs usages du numérique, la question de la durabilité et de la résilience des réseaux, et le développement des nouveaux usages et des territoires connectés. 

J’ai l’ambition de faire de la Haute-Garonne un territoire d’excellence en matière d’usages du numérique et de protection de nos données. 

Vous n’avez pas devant vous un Président farouchement opposé au partenariat public-privé. 

Pour relever le défi de la transition numérique, nous avons besoin d’attirer les créateurs et les industriels sur le champs de ce que je considère comme des nouvelles missions de service public.

C’est cela aussi se réinventer autour de nos valeurs qui, j’en suis convaincu, n’ont jamais été aussi pertinentes et actuelles. 

Pertinentes et actuelles, simplement parce que progressistes et républicaines.


Parler de nos politiques publiques, c’est dire aux maires et aux présidents d’intercommunalités que nous serons toujours engagés à leurs côtés. 

Mesdames, messieurs les élus, 

sachez que le Département restera pour vous un allié sûr, une force pérenne à travers notre accompagnement en ingénierie, nos financements d’équipements, le maintien des services publics de proximité et le soutien des populations les plus fragiles. 

Notre volonté est de privilégier le dialogue et la concertation avec les élu·e·s investis au quotidien, sur le terrain et donc à portée de « mains ». 

Avec vous, notre volonté est de construire un territoire fort, attractif et répondant aux aspirations de nos concitoyens. 

Pour ce faire, notre stratégie d’investissements et de partenariat avec les collectivités se lit à travers un effort d’investissements sans précédent voté cette année : d’ici à 2028 le Département investira 1,5 Md€ dans les territoires afin d’accompagner la réalisation de plus de 3000 équipements et infrastructures de proximité. 

Ces investissements se feront dans une recherche constante de péréquation territoriale et d’équité des aides entre les communes de Toulouse Métropole et les territoires péri-urbains, ruraux et de montagne. 

Notre institution est votre premier partenaire. 

Le partenaire sur lequel vous appuyer pour mieux répondre aux attentes et aux besoins de nos concitoyens. 

Le partenaire qui agit face à l’urgence climatique et écologique, 

Qui prend ses responsabilités pour garantir et sécuriser l’accès à l’eau potable et les différents usages de la ressource en eau, 

Qui accompagne les agriculteurs sur les nouvelles pratiques culturales, qui encourage les circuits courts. 

Le partenaire qui investira davantage dans l’économie sociale et solidaire pour un autre modèle de production des richesses. 

Le partenaire dont l’ambition pour l’éducation et l’émancipation reste intacte et qui poursuivra son programme de constructions et de rénovations de 27 collèges sur tout le territoire. 


Mesdames et Messieurs, 

Je voudrais insister sur la transition écologique et l’action majeure menée par le Département en ce domaine. 

Nos décisions nous permettent de lutter contre les effets du dérèglement climatique et de protéger la biodiversité. 

Mais à cela il nous faut ajouter des mesures d’adaptations. 

Nous devons nous adapter pour vivre avec ces changements.

Nous serons tous impactés, dans nos vies personnelles et dans nos activités professionnelles. 

Mais en première ligne, les victimes seront les plus précaires. 

Avec la majorité départementale, je lutterai de toutes mes forces et avec tous les moyens disponibles pour faire obstacle, pour empêcher que l’injustice écologique ne renforce l’injustice sociale.

Mesdames et Messieurs, jusqu’à maintenant j’ai beaucoup parlé des réalisations de notre collectivité et des ambitions qu’elle porte. 

J’aurai pu encore développer sur nos actions en matière d’accès à l’emploi, de formation, de culture, de sports pour tous, de défense de la laïcité et du travail de mémoire… 

De l’égalité entre les femmes et les hommes aussi.

Car il est temps que notre société voit enfin le féminisme comme une chance, un vecteur essentiel de progrès partagé. Après des siècles d’oppression de la moitié de l’humanité, le temps des femmes est venu. 

J’aurai pu encore affirmer notre volonté d’expérimentation du revenu de base et, à travers cet engagement de solidarité,

de souligner le renforcement d’une véritable décentralisation nécessaire pour délivrer la meilleure action publique, de la revendication de la libre administration que nous donne l’article 72 de la Constitution.


Mais l’objet de mon intervention n’est pas de dresser l’inventaire de ce qui fait que notre Département est pleinement force de proposition, force d’innovation, force d’action.

Avant de terminer mon propos, je souhaite vous parler un peu de moi et beaucoup de ma passion pour la Haute-Garonne. 

Je suis petits-fils de métayers immigrés d’Italie. 

Mes grands-parents ont choisi la France : les 3 couleurs de son drapeau, la République française, 

les trois mots de sa devise : liberté, égalité, fraternité. 

Ils ont trouvé leur place, notre place, entre Garonne et Pyrénées, à Cintegabelle. À Picarrou précisément. 

Nous nous sommes enracinés sur une terre généreuse. 

Une « terre d’asile » comme il était dit par le passé. 

Une terre d’accueil pour celles et ceux qui rêvaient d’un autre monde que celui dessiné au rouge sang du crime et au noir profond du deuil par les dictatures de Mussolini et de Franco. 

Une terre de solidarités qui accueille aujourd’hui encore les victimes de tous les délires totalitaires, celles qui ont fui les bombardements de l’armée russe, qui ont survécu à la noyade en Méditerranée, aux tortures des Mollahs, aux tueries ethniques en Afrique… et j’en passe, pour le plus grand malheur de l’humanité.

J’ai grandi dans un milieu modeste. Et j’ai eu une enfance heureuse. 

L’école, promesse de la république, a été ma citadelle.  

Une citadelle ouverte au monde, qui préserve et qui rassemble, qui fait lien pour la société. 

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » écrivait Paul Eluard. 

Oui l’école est cette citadelle qui favorise ces rencontres, la découverte des autres.

Une école dans laquelle j’ai eu accès à la connaissance, à l’autonomie pour suivre un chemin de liberté, d’émancipation et d’accomplissement. 

Je suis un enfant de cette école, de cette promesse que je défendrai toujours avec ardeur.

L’école de la république m’a permis de construire ma vie et mes engagements dans cette Haute-Garonne, terre si fertile pour les femmes et les hommes qui la travaillent de leurs mains, pour les sportifs qui cultivent leur excellence, pour les créateurs et les imaginaires dans cet espace temporel si libre pour les consciences qui s’y épanouissent. 

Cette Haute-Garonne est pour moi beaucoup plus qu’un département : c’est une espérance de vivre. 

J’y suis profondément et passionnément attaché. 

Je souhaite lui rendre ce qu’elle m’a donné. 

Et je veux faire partager cet héritage au plus grand nombre. 

Voilà où se situent les fondements de mon engagement en politique, de ma détermination à servir l’intérêt général et nos concitoyens. 

Aller au réel, écouter, comprendre, traiter le quotidien, guérir les douleurs, apaiser les peurs, conquérir de nouveaux espaces de liberté et bâtir un idéal.

Lutter avec réalisme et optimisme pour que naissent les étincelles de la liberté et de justice partout où se trouvent les inégalités, 

pour répondre aux urgences sociales et écologiques, 

pour consolider nos politiques publiques de proximité qui visent à renforcer les solidarités, à faire reculer l’intolérance, la précarité et l’exclusion. 

Notre rôle est là. 

Pour préparer collectivement les horizons dans lesquels nos enfants, nos petits-enfants et nous-mêmes souhaitons vivre. 


Mes chers collègues, l’avenir de la Haute-Garonne est entre nos mains. 

Je vous invite à poursuivre sa construction car cet avenir sera ce que nous en ferons. 


Vive la Haute-Garonne !