PORTRAIT

Olivier Ambrosino, le miel et ses abeilles

Publié le 11 mai 2023
Temps de lecture : 3 min
Olivier Ambrosino, apiculteur de Haute-Garonne
© Hélène Ressayres
Olivier Ambrosino, apiculteur de Haute-Garonne

C’est un métier passion qu’exerce Olivier Ambrosino, apiculteur et propriétaire de la Miellerie du Camp de la Houn à Bretx, au nord-ouest du département. Rencontre avec un exploitant dont le quotidien parfois difficile n’entame en rien l’enthousiasme et les projets.

C’est lors d’un jogging qu’Olivier Ambrosino, 39 ans, originaire de Larra dans le nord du département, découvre un peu par hasard sa vocation. Au détour d’un chemin, il aperçoit des ruchers et croise la route de Denis, un autre apiculteur. Ce dernier deviendra son mentor et lui transmettra le flambeau lors de son départ à la retraite. Peu convaincu par son travail de cadre dans le BTP, entre chantiers et bureaux, le Haut-Garonnais se cherche. Les abeilles vont bouleverser le cours de sa vie et le motiver pour changer de voie. Il raconte : « La première fois que j’ai ouvert une ruche et que je vu ce microcosme, ce fut la révélation. Et à chaque fois, cela provoque chez moi le même émerveillement. J’adore passer du temps avec elles ». 

Olivier Ambrosino, apiculteur de Haute-Garonne
© Hélène Ressayeres
Olivier Ambrosino, apiculteur de Haute-Garonne

Les abeilles transhument aussi

En 2015, Olivier Ambrosino crée à Bretx son entreprise : la Miellerie du Camp de la Houn. Il y produit 4 miels différents, entre 4 et 6 tonnes par an : du miel de printemps issu majoritairement de fleurs de colza et d’aubépine, du miel d’acacia, le plus rare, du miellat ou du miel de tilleul roncier/châtaigner, et enfin du miel toutes fleurs d’été avec notamment du tournesol. Outre les environs de Mondonville, l’apiculteur conduit aussi une partie de ses abeilles en « transhumance » dans le Piémont pyrénéen. Avec l’objectif de diversifier les lieux où elles peuvent butiner. C’est entre avril et mai que tout se joue puisque c’est pendant cette courte période dite d’essaimage que l’apiculteur constitue son cheptel en accompagnant l’implantation des reines dans de nouvelles ruches. La production de miel vient ensuite jusqu’en septembre. À partir d’octobre, les abeilles sont moins actives et restent à l’abri dans les ruches. C’est à ce moment-là qu’elles sont les plus vulnérables : attaques de varois, des parasites qui se logent sur leur dos, autres insectes invasifs qui colonisent la ruche jusqu’à en ronger le bois, sans compter les musaraignes, etc. 

Résilience et patience

Malgré ces aléas auxquels s’ajoutent les problèmes liés à la sécheresse, qui entraînent une forte diminution des sources de nectar, Olivier Ambrosino persévère, encouragé par son épouse, infirmière à la ville. Il faut dire qu’être apiculteur, c’est se confronter en permanence à la fragilité du vivant. « Si j’ai un message à faire passer c’est de ne pas partir tout feu tout flamme dans l’apiculture. C’est une activité qui demande beaucoup de résilience et de patience. On commence par une ruchette, une plus petite colonie pour ensuite la monter en ruche. Sur les 250 ruches que j’ai actuellement, seules 200 vont vraiment produire. Et j’ai eu ces derniers mois beaucoup de pertes. Mais je remets le métier sur l’ouvrage, sans me décourager. Et puis je pense que l’on va vers du mieux, l’interdiction de certains pesticides neurotoxiques comme les néonicotinoïdes va dans le bon sens. Les gens sont en quête de produits issus des circuits courts. C’est la philosophie que je défends », détaille-t-il. Aux antipodes des miels standardisés ou artificiellement liquéfies des industriels du secteur, « une tromperie pour le consommateur », Olivier Ambrosino, soutenu par le Département et référencé sur directfermiers31.fr, commercialise en effet des produits les plus propres possibles. Enfin, il n’oublie pas de transmettre aux jeunes générations en intervenant dans les écoles pour leur faire goûter son miel et faire de l’éveil citoyen autour des abeilles. Une révolution tout en douceur !