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Observatoire départemental des violences faites aux femmes : bilan des actions 2023

Publié le 25 avril 2024
Temps de lecture : 3 min
© Adrien Nowak/CD31
Créé le 21 octobre 2021, l’ODVF est copiloté par la préfecture de la Haute-Garonne et le Conseil départemental.

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est une priorité absolue des différents services de l’État. De leur côté, les équipes sociales et médico-sociales du Conseil départemental de la Haute-Garonne sont engagées au quotidien dans l’accompagnement global des personnes victimes de violences : adultes, jeunes et enfants.

Un plan de formation et de sensibilisation interprofessionnel

En 2023, deux parcours de formation ont été mis en place auprès de 300 professionnels autour de la prise en charge des auteurs de violences conjugales et du psycho-traumatismes chez les victimes de violences. Ont également été organisés une formation auprès des élus locaux, un atelier découverte de l’auto-défense pour les femmes  et un Café Santé, à la Maison des territoires, animé par FranceVictimes31.

Ces temps de formation et sensibilisation, pour lesquels les partenaires sont tour à tour participant et intervenant, consolident l’action commune sur notre territoire. 

Une journée annuelle interprofessionnelle autour des violences faites aux femmes

La troisième journée interprofessionnelle, le 28 novembre 2023, sur le thème “Justice et parcours des femmes victimes de violences” a rassemblé plus de 200 participants dont 85 partenaires et a mobilisé 21 intervenants représentants de 9 institutions (le Siège et le Parquet du Palais de justice de Toulouse, M. le Procureur du Palais de justice de Saint-Gaudens, l’Ordre des avocats, le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins, l’association Union des sages-femmes, la Police, la Gendarmerie, l’association France-Victime et le Centre de Prise en Charge des Auteurs de violences).

Des outils pour les professionnels et pour le public

Des outils professionnels ont été adaptés et d’autres créés :

  • 13 000 violentomètres en français ont été diffusés en 2022 et 2023 ; 3000 exemplaires en anglais et 2000 en espagnol, portugais, arabe et russe.
  • 500 affiches ont été diffusées et un « nuancier des langues » a été créé, qui permettent aux professionnels de comparer les items en français et en langue étrangère et d’affiner l’usage de l’outil avec une victime non francophone.
  • Une carte contacts victime a été déclinée en quatre zones sur le département en fonction des interlocuteurs de proximité : Toulouse et Nord-Toulouse (4000 exemplaires), Nord-toulousain Lauragais (1000), Comminges (1000) et Muret / sud Toulouse (1000 impressions).
  • La roue du pouvoir et du contrôle et le cycle des violences, permettant d’identifier les comportements des agresseurs, ont été largement distribués.
  • Une campagne d’affiches de prévention à destination des jeunes auteurs de violences a été élaborée par le Conseil des Jeunesses, une cinquantaine de jeunes accompagnés par la Mission Jeunesse, avec la participation de l’AVAC et du CIDFF31.
  • Le déploiement du dispositif départemental de bons taxis, géré par le CIDFF31, a permis à des femmes victimes et leurs enfants de se déplacer vers les lieux cruciaux du parcours de sortie des violences : commissariat ou gendarmerie, hôpital, palais de justice, etc. Depuis sa mise en œuvre au 1er juillet 2023, 60 courses ont été réalisées dans toute la Haute-Garonne.

Une étude sur la place des enfants dans le parcours de sortie des violences

Réalisée par la sociologue Auréline Cardoso-Khoury (CERTOP-U2J/ Artémisia), l'étude sur « La place des enfants dans le parcours de sortie des violences de leur mère » se concentre sur les premières démarches du parcours des victimes : première évocation des violences, dépôt de plainte et premiers soins si nécessaire, etc. S’appuyant sur la rencontre d’une vingtaine de professionnels du social, de la justice et de la police et gendarmerie, elle confirme les approches professionnelles antinomiques déjà observées à l’échelle nationale : soit plutôt centrées sur les droits des femmes (et leur protection), soit plutôt orientées vers le maintien des relations familiales avec le père des enfants, mais qui, dans ces situations, est également l’auteur des violences. De fait, des tensions impactent directement la vie de ces femmes et de leurs enfants et entravent le fameux parcours de sortie des violences, qualifié de « parcours de la combattante ».