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Maison des femmes : un « point d’entrée » unique pour les victimes

Publié le 4 septembre 2021
Temps de lecture : 3 min
© Aurélien Ferreira/CD31
Marion Vergnault, responsable de la Maison des femmes de Toulouse

À l’automne 2024, Marion Vergnault, médecin légiste à l’Unité médico-judiciaire du CHU de Toulouse prendra la tête de cette nouvelle structure qui viendra appuyer le réseau existant pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Rencontre.  

Comment est né le projet de Maison des femmes de Toulouse ?

Au sein de l’Unité médico-judiciaire, notre équipe est majoritairement sollicitée par l’institution judiciaire pour réaliser des évaluations médico-légales des victimes. À ce titre, nous recevons près de 2500 femmes victimes de violences par an. Nous étions un peu frustrés de nous limiter à cette évaluation, car les problématiques qu’elles rencontrent peuvent être bien plus larges : sanitaires (santé sexuelle ou mentale), sociales, professionnelles, liées à la parentalité, etc. Elles nécessitent souvent une prise en charge globale. Nous étions plusieurs médecins du service à vouloir faire évoluer la prise en charge hospitalière. Nous étions plusieurs médecins du service à vouloir faire bouger les choses. Nous avons eu connaissance d’une structure hospitalière qui proposait cette prise en charge globale hospitalière, la Maison des femmes de Saint-Denis, montée par la docteure Ghada Hatem. C’est de là qu’est née notre envie de créer une structure analogue à Toulouse. 

Que va apporter la Maison des femmes par rapport à ce qui existe déjà ? 

Notre objectif, c’est de nous intégrer, aux côtés de l’ensemble des partenaires, dans un réseau existant qui fonctionne bien. Mais pour certaines femmes les plus précaires et les vulnérables, la diversité des démarches et des structures peut s’avérer ardue. Avec la Maison des femmes, elles pourront avoir un point d’entrée unique et un plan de soin personnalisé sur plusieurs mois. Nous proposerons aussi des ateliers pour leur permettre de se reconstruire. Nous nous inscrirons en complémentarité de ce qui existe déjà sur le territoire de l’ex-Midi-Pyrénées. Nous pourrons aussi épauler les les professionnels de santé libéraux qui pourraient trouver en difficulté pour accompagner ces victimes. 

Cette nouvelle structure aura aussi une vocation universitaire. Pourquoi est-ce important ?

Nous faisons partie d’un pôle hospitalo-universitaire, la recherche est donc fondamentale pour adapter au mieux les politiques de santé et combattre la violence. Cela passe par une connaissance fine du parcours de ces victimes, de leurs besoins, de la façon dont la violence s’installe. C’est un axe que nous souhaitons vraiment développer. 

La Maison des femmes est un vrai projet collectif. Qui y travaillera ? 

 La Maison des femmes est un projet de pôle du CHU, le pôle santé publique et médecine sociale. Dans l’équipe, on compte une sage-femme et un médecin généraliste qui exercent aussi en libéral, des médecins légistes, des psychologues, des infirmières, une assistante sociale ainsi qu’une secrétaire médicale. D’autres intervenants du secteur police justice pourraient aussi intervenir, ce qui facilitera le dépôt de plainte directement dans la structure. 

Le Département  est partenaire de la Maison des femmes avec un soutien à hauteur de 225 000 €. Un partenariat étroit lie cette nouvelle structure et l'Observatoire départemental des violences faites aux femmes dont le Conseil départemental  est copilote.