Vous dressez un constat : la virilité masculine n’est pas innée mais culturelle…
Oui, il n’y a aucune prédisposition génétique à la violence et ses origines remontent à la préhistoire. C’est au néolithique, lorsque les populations se sédentarisent, qu’apparaît la notion de propriété et que les rapports se hiérarchisent. La virilité prend corps avec l’avènement des armes en métal, qui permettent à la puissance masculine de s’imposer symboliquement et réellement. La vie des femmes va se dégrader, avec des traces de violence bien plus systématiques. Au fil des générations, ces comportements se sont immiscés dans l’éducation parentale.
L’éducation serait donc au cœur du problème ?
Sans parfois en avoir conscience, les parents transmettent des schémas stéréotypés dont ils ont eux-mêmes hérité. Des pratiques anodines les entretiennent : offrir une figurine de super-héros, qui glorifie les valeurs viriles de puissance, auquel le garçon va s’identifier. L’éducation dispensée aux garçons, dès leur plus jeune âge, est celle d’une acculturation à la violence par le biais de la virilité.
Supprimer le coût de cette virilité aurait un impact majeur sur les finances publiques. Comment y parvenir ?
La bonne nouvelle, c’est que c’est culturel et donc pas irréversible ! Et la réponse pourrait être : adopter une approche altruiste, favorisant l’empathie. Éduquer nos garçons comme nos filles éviterait à l’État et à la société de payer le coût de cette virilité. Il est quand même schizophrène de valoriser la virilité, tout en consacrant des moyens colossaux pour enrayer ses effets négatifs ».
Vendredi 26 avril à 18h30, au Pavillon République de l’Hôtel du Département, conférence suivie d’un temps d’échange avec le public et d’une séance de dédicace en partenariat avec la librairie Ombres blanches.