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Le Département s’engage contre toutes les discriminations

Publié le 1 mars 2021
Temps de lecture : 4 min
lutte contre discriminations
© Alis Mirebeau
Le Département s’investit auprès des associations qui luttent contre toutes les formes d’injustice

À travers ses Rencontres pour l’égalité, dont la 3è édition se tiendra du 1er au 6 mars, le Département propose des espaces de dialogue pour déconstruire les stéréotypes et combattre toutes les formes de discrimination.  

« En tant que femme, je gagne moins que mon collègue masculin qui exerce un travail comparable ». « On m’a refusé un logement car je suis homosexuel ». « On se moque de moi parce que j’ai un handicap ». Ces exemples courants de faits discriminants, qu’ils soient sexistes, homophobes ou encore racistes, mènent la vie dure à ceux qui en sont victimes. « Avec un bac+5 et 13 ans d’expérience professionnelle en comptabilité, je pensais trouver du travail rapidement, confie un Toulousain d’origine maghrébine. Pourtant, malgré 300 envois de CV, je n’ai eu aucune réponse, pas même une proposition d’entretien ! Je ne suis pas du genre à tomber dans la victimisation, mais ici, la discrimination me paraît flagrante. » 

Des données incomplètes

Pour autant, les chiffres ne sont pas toujours révélateurs de la réalité. Ainsi, dans son rapport annuel, l’Observatoire du Défenseur des droits note que sur les 75 000 personnes qui ont interpellé cette institution indépendante en 2019, seuls 8% concernent les discriminations. Cette étude montre par ailleurs que le décalage entre les discriminations ressenties ou vécues et les recours engagés auprès de la police ou de la justice sont importants : « seules 20% des personnes ayant déclarés avoir été confrontées à une discrimination entame une démarche en saisissant une instance de recours ». Un constat partagé par le sociologue François Dubet, qui estime « qu’il n’y a pas forcément de correspondance exacte entre une discrimination mesurée et la discrimination vécue, parce qu’il faut au préalable se sentir fondamentalement égal à l’autre pour se dire victime de discrimination. Sans compter qu’il est souvent difficile, à l’échelle individuelle, d’en avoir la preuve formelle ». 

Les actes discriminants en forte hausse

Parmi les principaux critères de discrimination cités par les personnes ayant déposé une réclamation auprès du Défenseur des droits en 2019, le handicap constitue le premier critère évoqué avec plus de 22% des demandes reçues. Les critères d’origine et de nationalité sont cités respectivement dans 15% et 8% des cas, alors que l’orientation sexuelle ou l’appartenance religieuse ne représentent que 3% des réclamations. Encore une fois, les chiffres restent à prendre avec du recul. En effet, selon le rapport annuel de l’association SOS Homophobie, le nombre de témoignages décrivant des « situations LGBTIphobes », ont augmenté de 26% entre 2018 et 2019 pour atteindre 2396 dossiers. Le nombre d’agressions physiques signalées reste quant à lui à un niveau stable mais alarmant de 237 cas en 2019.

« L’année dernière, un ami et son copain se sont fait passer à tabac alors qu’ils sortaient de boîte de nuit. Le compagnon de mon ami a fini dans le coma, témoigne un Toulousain de 40 ans. Cela donne une idée de l’avancée des mentalités ! ». Même constat dans les dernières données communiquées par le ministère de l’intérieur qui fait état d’une très forte progression des faits « racistes et xénophobes » (+ 132%) avec 1 142 cas comptabilisés en 2019 par les services de police. Les actes antisémites ont quant à eux augmenté de + 27% pour atteindre 687 faits alors que les faits antimusulmans ont aussi connu une hausse (+54%) avec 154 cas recensés. 

Promouvoir le vivre-ensemble

Pour que ces données alarmantes ne soient pas une fatalité, le Conseil départemental s’investit dans le champ de la promotion des valeurs du vivre-ensemble. À travers les Chemins de la République, de nombreuses actions ont été mises en place comme le Parcours laïque et citoyen dans les collèges ou encore les Rencontres de la laïcité chaque année en décembre. Souhaitant aller plus loin dans la lutte contre toutes les formes de discriminations, le Département a adopté un plan pour l’égalité et créé les Rencontres pour l’égalité, une semaine de conférences-débats autour de l’antisémitisme, du racisme, des inégalité femmes-hommes ou encore l’homophobie et la transphobie. « Les actes de discriminations sont à la fois inacceptables et trop courants, estime Vincent Gibert, conseiller départemental délégué aux Chemins de la République. C’est pour cela que le Département s’investit auprès des associations qui luttent contre toutes les formes d’injustice. Les Rencontres pour l’égalité sont l’occasion de mettre en lumière celles et ceux qui s’engagent au quotidien, mais aussi de mieux fédérer ces acteurs. » 

Lutter contre les stéréotypes

L’association Artemisia, qui œuvre dans le champ de l’égalité femmes-hommes, fait ainsi partie des structures soutenues par le Conseil départemental. Depuis Toulouse, elle travaille notamment dans les crèches pour lutter contre les stéréotypes de genre et ce, dès le plus jeune âge. « Nous avons établi des diagnostics qui montrent, par exemple, que de manière inconsciente, les professionnels de la petite enfance encouragent davantage les garçons pour pratiquer des jeux moteurs, alors que les filles sont beaucoup plus complimentées pour leur apparence physique », témoigne Doriane Meurant, chargée de développement de l’association. Pour sensibiliser les professionnels à ces questions, Artemisia a mis en place le programme de formation « égalicrèche » qui permet notamment de déconstruire les stéréotypes de sexe dans les jouets ou la littérature jeunesse. Quatorze crèches ont été accompagnées depuis 2013, dont celle du Conseil départemental.