C’est une opération inédite et d’envergure à laquelle le Conseil départemental de la Haute-Garonne va être associée. D’ici quelques mois, des études menées par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) vont se dérouler dans les Pyrénées haut-garonnaises. En coopération avec l’Agence de l’eau, des scientifiques vont recenser des zones souterraines, plus particulièrement dans la vallée menant à Saint-Béat, susceptibles de receler des eaux souterraines fluvio-glaciaires formées lors des glaciations quartenaires il y a 2,6 millions d’années. Réunis en session le 29 janvier dernier, les élus du Département ont voté le lancement de cette étude. « Le but est de cartographier et mieux connaître ces ressources en eau souterraines qui pourraient s’avérer stratégiques, au moment où on nous annonce une augmentation des températures de 2 à 3 degrés à l’horizon 2050 et une disparition des glaciers dans les Pyrénées », explique Sébastien Vincini, président du Département qui souhaite continuer à accélérer « la nécessaire bifurcation écologique ». « Il faut sanctuariser nos ressources ultimes qui seront vitales dans l’avenir ».
Anticiper pour mieux protéger les ressources en eau
Au cours de ces prospections qui vont également se dérouler dans certaines vallées en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées, les scientifiques vont mener des opérations sur le terrain en deux phases. Lors de la première, un hélicoptère spécialement équipé d’un sonar va cartographier le sol et mesurer la profondeur où se trouve précisément ces eaux souterraines fluvio-glaciaires. Dans un second temps, des forages seront menés à une profondeur avoisinant les 200 mètres afin d’établir la quantité de réserves d’eau et si elles se renouvellent régulièrement. Le budget global de cette étude, qui devrait durer quatre ans, est estimé à 2,7 millions d’euros, le financement se répartissant entre le BRGM, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, la Région Occitanie ainsi que les trois conseils départementaux (Haute-Garonne, Ariège et Hautes-Pyrénées). Pour Sébastien Vincini : « Mieux connaître ces ressources c’est anticiper pour mieux les protéger, j’en fais un enjeu majeur des années à venir. Nous devons sanctuariser ces eaux souterraines. Elles pourraient s’avérer devenir les ressources ultimes pour les générations futures quand les bouleversements climatiques frapperont trop forts ».