Né à Cahors dans une famille plutôt tolérante, pétrie des valeurs humanistes du rugby, Jérôme Laparra, 58 ans, a su très jeune ce que c’est d’être différent : « J’étais un peu frêle, un peu timide. À l’école, ça n’a pas été simple. Sans aller jusqu’à parler de harcèlement, on peut dire que j’ai subi des brimades. J’ai longtemps caché mon orientation sexuelle. » Dans le milieu associatif LGBTQIA+, il fait aujourd’hui un peu figure de vétéran. Il faut dire que l’ancien président de Pride Toulouse a évolué, comme jeune adulte, à une époque où la cause homosexuelle était en pleine ébullition et les droits encore à conquérir. Nous sommes au milieu des années 80. On commence à parler des morts du sida : Rock Hudson, Klaus Nomi, Freddie Mercury puis Cyril Collard. « Dans les médias, on évoquait le sida en des termes révoltants comme le « cancer gay » et j’avais des copains malades. J’ai contacté les premières associations de lutte contre la maladie, mais c’était difficile de faire ma place. Et puis j’ai rejoint l’association Arc-en-Ciel Toulouse, qui luttait déjà contre les discriminations. C’était il y a 30 ans. Je n’ai pas arrêté depuis », se souvient-il.