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La Maison des femmes, une main tendue pour sortir des violences

Publié le 6 mars 2025
Temps de lecture : 3 min
© Aurélien Ferreira/CD31
Lors de l'inauguration de la Maison des femmes le 3 mars 2025

Le nouveau lieu d’accueil pour les femmes victimes de violences, au CHU de Toulouse Purpan, a été inauguré, le 3 mars 2025, en présence de Sébastien Vincini, président du Conseil départemental. Une réelle avancée dans une lutte dans laquelle le Département est très engagé.

Bien plus qu’un simple équipement. Depuis le 16 décembre 2024, la Maison des femmes est venue renforcer l’arsenal haut-garonnais de lutte contre les violences faites aux femmes. Le 3 mars 2025, l’assemblée était garnie pour inaugurer le bâtiment joliment rénové, moderne et confortable, pour lequel 943 000 € ont été investis (dont 225 000 € du Conseil départemental). C’est la première maison de ce type avec un axe santé marqué en Haute-Garonne. 

Elle vient répondre à un besoin immense. Les chiffres communiqués en février 2025 en témoignent : les violences conjugales continuent de grimper dans le département : +7,76% en 2024. En 2023, on recensait 3 féminicides et plus de 100 000 femmes victimes de violence.

La Maison des femmes est justement née du constat, qu’en cette même année 2023, l’unité médico-judicaire du CHU de Toulouse a accueilli 1 600 femmes victimes de violences conjugales, 175 de violences intrafamiliales, 550 de violences sexuelles. Or, parmi elles, moins d’une sur cinq déclarait avoir déposé plainte.


Confidentialité, sécurité et coordination santé-social-juridique

Le principal atout de cette nouvelle structure de consultation et d’écoute consiste à proposer une coordination des parcours entre la santé, le juridique et le social. En toute sécurité et confidentialité. Pour les femmes de plus de 15 ans victimes de violences et résidant dans la métropole toulousaine, c’est une porte d’entrée… pour sortir des violences. « C’est une main tendue pour celles avec un manque global de ressources familiales, amicales, sociales ou financières », souligne Sébastien Vincini. Les enfants des victimes ont leur place dans cet accueil, avec une pièce dédiée.

La Maison des femmes est l’une des multiples implications du Conseil départemental dans la lutte implacable contre ces violences. En effet, le Département a mis en oeuvre ces dernières années, des solutions concrètes afin de mieux soutenir les victimes, repérer les violences et prévenir le passage à l’acte. 


Le Département bâtit des solutions concrètes pour les femmes victimes

Le travail mené par la mission départementale contre les violences faites aux femmes, la diffusion d’une culture commune en interne et l’investissement au sein de l’Observatoire départemental contre les violences faites aux femmes, co-fondé avec la Préfecture, en 2021, a permis des avancées concrètes et continue d’en produire.

• Le dispositif des « Bons taxis » permet aux victimes de se déplacer vers un hôpital, un commissariat, une gendarmerie ou un palais de justice. 130 trajets ont été effectués sur les 12 premiers mois d’expérimentation.

• D’ici à l’été 2025, les gendarmes et les policiers haut-garonnais vont distribuer les premières « cartes Violences-faites un autre choix ».

Au format d’une carte de visite, cet outil de prévention du passage à l'acte permettra d’informer les agresseurs conjugaux des peines encourues quand les forces de l’ordre seront appelées pour des « différends familiaux. 

• Le Département espère voir aboutir, d’ici fin 2025, un mode de garde mobile pour les enfants des femmes victimes, dans leur parcours de sortie des violences : rendez-vous avec l'assistance sociale, le médecin, les forces de l'ordre, etc.

• Grâce au partenariat noué avec la Miprof (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains), la direction des sports diffusera, auprès des clubs de sport haut-garonnais, le kit « Lilia » Miprof, qui encourage le repérage et la prise en charge des violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif.

• D’ici la fin de l’année 2025, enfin, une charte logement sera signée avec la Préfecture. Elle associera, partenaires institutionnels, bailleurs sociaux et associations du territoire. Cette charte devra permettre ce relogement, en amont d’un divorce ou de la désolidarisation d’éventuelles dettes du foyer.  L’Observatoire travaille ainsi à faciliter les démarches de la victime pour le relogement, sans qu’elle n’ait obligatoirement à déposer plainte.

Les 1400 professionnels et professionnelles de l’action sociale et médico-sociale du Conseil départemental, avec les associations expertes qu’il soutient, travailleront aux côtés de la Maison des femmes pour l’accompagnement des femmes victimes et leurs enfants.