« Six thèses pour une démocratie continue », paru en 2020, reprend un concept que vous défendez depuis de nombreuses années. Pouvez-vous rappeler en quoi il se différencie de la démocratie participative ?
La démocratie continue se différencie de la démocratie participative parce qu'elle prend en compte une dimension qui est souvent oubliée, celle de la temporalité et de l'espace. Toute démocratie (à l’exception des démocraties directes) est par principe participative : les électeurs participent aux élections. Par démocratie continue, ce que je veux dire, c'est que la démocratie ne s'arrête pas aux urnes, elle continue entre deux moments électoraux. Autrement dit, le citoyen n'est pas un intermittent de la démocratie, mais un acteur continu, associé aux décisions publiques locales, départementales et nationales. Le deuxième point, c'est qu'elle continue en dehors de l'espace politique : on disait souvent autrefois que la démocratie s'arrête aux portes des entreprises, de la famille, de l'université, de l'école. Je pense que la démocratie ne s'arrête pas à l'organisation de l'État mais que les principes démocratiques doivent se diffuser dans tous les espaces, y compris au-delà des frontières nationales.