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Des ateliers dans les collèges pour dire NON ! à la violence

Publié le 15 novembre 2023
Temps de lecture : 2 min
Atelier contre la violence au collège Voltaire à Colomiers
© Alis Mirebeau
Atelier contre la violence au collège Voltaire à Colomiers

Aborder la violence, en douceur. C’est le principe des ateliers proposés par l’association Léo Lagrange et soutenus par le Conseil départemental dans le cadre des Actions éducatives de sensibilisation et de prévention 2023 – 2024. Reportage au collège Voltaire de Colomiers.

Si l’entrée au collège rime avec une plus grande autonomie, c’est aussi parfois le moment où des situations de violence banalisées s’installent dans les relations entre élèves et sur les réseaux sociaux. Cet atelier animé par l'association Léo Lagrange permet d’ouvrir le dialogue et les yeux de certains collégiens sur tous ces mots et gestes, pas toujours perçus comme de la violence. « La banalisation de la violence est ce qui nous interpelle à chaque fois. Les insultes, c’est normal ; les coups aussi parfois. Sous couvert de jeux, ils sont nombreux à ne pas avoir conscience que tout ça est une forme de violence », confient Merlin et Juliette, en binôme aujourd’hui face à cette vingtaine d’élèves de sixième.

Ici, ni jugement, ni sermon, ni confession intime non plus. On est là pour discuter, interroger, mettre des mots sur des actes ou des paroles. Tout commence d’ailleurs pas un nuage de mots : taper, insulter, colère, harcèlement, vengeance, racisme, violence conjugale, bagarre, racket, meurtre, viol, automutilation… Chacun y va de son mot qui évoque la violence, ou pas !

L’expérience du « violence-au-mètre »

Puis des bouts de papiers avec des phrases décrivant des situations de violence sont distribués aux élèves. Par exemple « un parent insulte son enfant », « quelqu’un a mis le sac d’un élève au fond des toilettes », « un jeune lacère un siège dans le bus »… Et chacun positionne sa phrase sur le « violence-au-mètre » gradué de 0 à 10. Très vite différentes perceptions de la violence apparaissent. Un parent qui insulte son enfant ? Pour Léonine et Enes « C’est 10 ! C’est ultra violent, inconcevable de la part d’un parent qui élève son enfant. Les parents peuvent crier mais pas insulter ! ». Pour Lounès, au contraire, « si tu fais des bêtises et ta crise d’ado, tes parents, ils sont en excès de colère, et ils peuvent t’insulter mais c’est pas grave, je le mets à zéro ». « Ce qui est de la violence pour l’un ne l’est pas pour l’autre. La violence peut blesser, même uniquement avec des mots et puis demandez-vous ce qui est permis par la loi ou pas ? », tempère Juliette. Autant de réflexions plantées comme des petites graines, pour que dans la cour et les couloirs du collège à l’avenir, l’ambiance soit plus douce.