Au collège Vauquelin, une journée en immersion dans une « caserne de pompiers »

Publié le 28 avril 2021
Temps de lecture : 3 min
© Lilian Cazabet/CD31
Les pompiers de Haute-Garonne à la rencontre des élèves au collège Vauquelin

Depuis novembre 2024, le dispositif Pompiers dans les écoles, initié en partenariat avec le Conseil départemental de la Haute-Garonne, a élu domicile au collège Vauquelin. Objectif ? Sensibiliser des collégiens au métier de sapeur-pompier. Reportage.

Sirène en bruit de fond, air solennel, Anne-Laure, sapeur-pompier professionnelle, se tient face à Sana, Nadjlaa et Oumou, toutes trois élèves de 5e au collège Georges Sand. « Bienvenue à la caserne de Muret Massat. Nous sommes appelés pour un feu d’appartement, une maman a réussi à sortir des flammes, mais ses deux enfants sont à l’intérieur. Enfilez vos tenues ! » En quelques minutes, chacune s’exécute, enfile blouson, sur-pantalon et casque ; et au passage, Anne-Laure en profite pour faire un peu de pédagogie. « Il existe deux types de feux, urbains et forestiers, cette tenue est adaptée aux feux urbains. Avec ce casque, la double visière vous protègera en cas de découpe de pare brise si vous intervenez sur un accident de la route ». « Cette tenue est trop large », ose Nadjlaa. « C'est fait exprès, sais-tu pourquoi ? » interroge Anne-Laure… « L’air qui passe entre ton corps et la tenue sert à te protéger de la chaleur, une fois au feu ». Pour mieux appréhender la réalité, chacune teste sur son dos les 12 kilos de l’appareil respiratoire isolant (ARI), dont s’équipent normalement les pompiers avant un départ au feu.

Container et simulation d’incendie

Dans un coin de la cour du collège Vauquelin, deux containers ont été installés pour simuler un espace intérieur envahi par les flammes. « Voici mes consignes, vous ne risquez rien,car contrairement à un vrai incendie, cette fumée n’est pas toxique. Mais elle est bien présente, alors essayez de rester au ras du sol car la visibilité sera meilleure, et pensez à communiquer entre vous. » La porte se referme sur le container enfumé et les trois collégiennes se prennent immédiatement au « jeu ». « Trouvé ! Trouvé ! Venez on sort… ! « J’imaginais pas que c’était si physique et si difficile d’être pompier, mais j’ai bien aimé et particulièrement le fait que l’on travaille en équipe », confie Sana.

Susciter des vocations

Quand j’entends des réactions comme ça, je me dis qu’on a atteint l’objectif », observe Ahmed Bouakrif, le responsable de cette action. « Quand on a lancé le dispositif « pompiers dans les écoles », on voulait aussi recréer du lien avec les jeunes des quartiers, car les pompiers étaient parfois malmenés ou mal compris lors de leurs interventions sur le terrain. Aujourd’hui on voit nettement la différence. »

Lors de ces journées qui accueillent 2 500 collégiens de Haute-Garonne par an, les pompiers, assistés de jeunes volontaires, présentent l’ensemble de leurs missions, enseignent la reconnaissance des numéros d’urgence, sensibilisent aux gestes qui sauvent et permettent, à travers des exercices pratiques, de manipuler la lance à incendie. Parfois même, certains voient naitre une vocation.

Aujourd’hui c’est le cas d’Ibtissam, 12 ans. « Je savais déjà que je voulais être jeune sapeur-pompier (JSP) dès que j’aurai 14 ans mais là, je viens d’en avoir la confirmation. Sauver des vies, aider les gens, c’est vraiment ce que je veux faire plus tard », annonce la jeune fille dans un grand sourire.