Collège Guillaumet à Blagnac : une expo photo pour se jeter à l’eau !

Valentine, Charlotte, Inès, Cassidy, Paul, Adam, Thomas, tous élèves de troisième au lycée Henri Guillaumet de Blagnac, le reconnaissent aujourd’hui : au départ, le challenge proposé par Nina Bédé, leur professeur de Français, les a un peu déstabilisés. « Elle nous a demandé de rédiger de façon anonyme un journal pour exprimer notre ressenti sur notre corps, et nous étions tous un peu bloqués », confie Inès. Le projet, organisé dans le cadre du Parcours laïque et citoyen du conseil départemental de Haute-Garonne, a été mené avec l’association « voyager en images » et les photographes Danièle Boucon et Emmanuel Grimault. « Avec l’eau en fil rouge, et en utilisant le prétexte de la photographie, l’idée était aussi de promouvoir le savoir nager, de lutter contre les préjugés sexistes et les complexes liés au corps si prégnants à l’adolescence », décrit l’enseignante. L’année des Jeux Olympiques en France, voilà qui a du sens !

« Pour rédiger le journal de notre corps, nous avons discuté de notre ressenti, raconte Adam. Très vite on s’est aperçus que nous étions tous pudiques et pas forcément à l’aise avec notre corps. Ca a libéré la parole et changé le regard des uns sur les autres ». De son côté Danièle Boucon, la photographe a joué la facilitatrice. « Je leur ai appris les rudiments de la photo, afin qu’ils soient autonomes au bord du bassin au moment de prendre les photos et je leur ai présenté des photographies d’eau pour leur donner de l’inspiration. » Lors de ces ateliers, la classe prépare un programme de prises de vue, avant finalement de se jeter à l’eau au sens propre ! Lors d’une séance à la piscine, quatre élèves joueront les modèles, photographiés par leurs camarades dans l’eau : en noir et blanc ou en couleurs, en mode plongeon, ou en gros plans sur les mains, les pieds, les yeux… Quelques jours plus tard, une quinzaine de photos, et les fameux textes ont été dévoilés, sélectionnés puis assemblés pour constituer cette fameuse exposition. « On a découvert que l’on étaient tous pareils», conclut Thomas. « Mais aujourd’hui, on est surtout fiers de nous, ajoutent Charlotte et Paul. Avec cette exposition, on a complètement changé l’image que l’on portait sur le corps en général. »