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À l’Aurignacien, le mammouth prend ses quartiers

Publié le 17 avril 2025
Temps de lecture : 4 min
© Lilian Cazabet/CD31
Lors de l'installation du squelette de Léna au musée de l'Aurignacien
18 avril > 12 octobre

Originaire de Sibérie, le squelette du pachyderme, la pièce maîtresse de la nouvelle exposition « Un Temps de mammouth, portrait d’un géant disparu » vient tout juste d’être installé à Aurignac. Le point de départ d’une exposition événement qui se tiendra entre le 18 avril et le 12 octobre 2025. 

Pour célébrer les 10 ans de sa réouverture, le Musée de l'Aurignacien, musée de France dédié à la Préhistoire en Haute-Garonne, voit grand. Et pour cause, la pièce maîtresse de sa nouvelle exposition « Un Temps de mammouth, portrait d’un géant disparu » n’est autre que l'impressionnant squelette d’une femelle mammouth, âgé d’une quarantaine d’années, de près de 500 kilos dont 50 rien que pour la tête. Répondant au doux nom de Léna, ce squelette est composé, fait rarissime, à 95% de vrais ossements, 150 au total. Mis au jour en Sibérie et acquis aux enchères par la société Eldonia, spécialisée en paléontologie, ce spécimen de 4,10 mètres de long pour 1,20 de large, et 2,20 de haut est de petite taille par rapport aux gigantesques répliques de mammouths que l’on peut parfois voir dans les musées. C’est d’ailleurs sa taille qui a conduit l’équipe du musée à le choisir. 

Un objet de science à la portée de tous

Pourtant, son histoire n’en demeure pas moins passionnante comme en témoigne François Escuillié, paléontologue et directeur d'Eldonia, venu procéder à son installation le 14 avril : « Lena vivait il y a 20 000 ans. Ici à Aurignac, cet objet de science va être mis à la portée de tous. Son authenticité rajoute au rêve. Le fait de l’avoir quasi entier est exceptionnel, généralement on ne trouve que des fragments, des morceaux d’os ou de dents. ». Arrivé en kit, le mammouth prend forme progressivement, comme un puzzle, os par os. « Un peu comme un meuble Ikéa », s’amuse François Escuillié.

Ludique, interactif et pédagogique

Initialement créée par le Muséum national d’histoire naturelle en 2004 et réactualisée par le musée archéologique Archéa en 2020, l’exposition « Un Temps de mammouth, portrait d’un géant disparu » présente les dernières avancées des connaissances scientifiques sur cet animal aussi mystérieux que fascinant. Comment était-il perçu par les hommes préhistoriques ? Quels animaux a-t-il rencontré ? Quel était son mode de vie ? Comment et pourquoi cet animal a disparu ?  « Cette exposition se veut ludique, interactive mais aussi pédagogique », résume Sébastien Marzin, directeur du musée de l’Aurignacien. 

Outre le squelette du pachyderme, les visiteurs pourront découvrir des reproductions d’objets prêtés par le Muséum, d’autres issus des collections du musée de l’Aurignacien ou empruntés à des musées de France et de Belgique. Une réplique plus vraie que nature d’un bébé mammouth de six mois prénommé Félix, appartenant au Muséum de Paris, est également à découvrir ainsi que des objets comme des ossements d’animaux contemporains, des dents de mammouths ou le moulage de Dima, le bébé mammouth découvert en Sibérie en 1977. 

À propos de l’exposition 


Exposition originale créée par le Muséum national d’Histoire naturelle et adaptée par ARCHÉA

en partenariat avec le Service départemental d’archéologie du Val-d’Oise et l’Institut national

de recherches archéologiques préventives.

Des prêts sont consentis par : le Muséum national d’Histoire naturelle, ARCHÉA, le Muséum de

Toulouse, le Muséum de Bordeaux, le Musée national de Préhistoire, la société Eldonia, et le

Musée du Malgré-Tout (Belgique).

À propos du musée de L’Aurignacien


Le Musée de l’Aurignacien tel qu’on le connaît aujourd’hui est né il y a 10 ans sur les vestiges d'un premier musée créé en 1969 géré par la commune. C’est sur cette même commune qu’avait été découvert en 1852 un abri préhistorique et aussi là qu’Edouard Lartet, un des précurseurs de la préhistoire et membre du collège de France est venu faire des fouilles au début des années 1860. « La renommée du site et de l’Abri d’Aurignac est telle que son nom sera donné à une période de la Préhistoire (NDLR : l’Aurignacien, entre 43.000 et 34.000 avant le présent) », explique Sébastien Marzin, directeur du musée. 

En 2016, désireux de soutenir cet équipement culturel important pour le rayonnement touristique dans le Comminges et en Haute-Garonne, le Conseil départemental crée un syndicat mixte ouvert pour la gestion du musée de l'Aurignacien, qui associe la Communauté de communes Cœur et Coteaux du Comminges.

Le musée reçoit 13 000 visiteurs et 3 500 élèves par an et abrite des collections uniques d’objets préhistoriques et d’histoire naturelle, provenant essentiellement des Petites Pyrénées en Comminges, des vallées du Périgord et de quelques sites de Tunisie.