REPORTAGE

Des ateliers cuisine pour un public en grande précarité

Publié le 8 janvier 2025
Temps de lecture : 2 min
© Alis Mirebeau/CD31
Lors de l'atelier cuisine organisé par la Maison des solidarités du Centre

Comment avoir une alimentation de qualité et équilibrée lorsque l’on est en grande précarité ? Pour répondre à cette préoccupation majeure le Département met notamment en place des actions à destination des femmes isolées, hébergées à l’hôtel avec leurs enfants. Un projet co-construit avec les familles. 

Cet après-midi-là, le rendez-vous a lieu au Centre social et culturel Raymond IV en plein centre-ville de Toulouse. Les participantes savent déjà ce qu’elles vont préparer, des produits de saison : gratin de chou-fleur, salade verte, crêpes et petits sablés à la cannelle. Des produits qu’elles ont-elles-même choisi de cuisiner. Cet atelier est le troisième auquel elles participent avec leurs enfants autour de l’alimentation. Il démarre donc par des retrouvailles. Quelques éclats de rire plus tard, les voilà déjà aux fourneaux. Fadela, Hakima, Mamia, et Donia ont en commun le plaisir de cuisiner. Armée d’un mixeur, Mamia prépare la pâte des Baghrirs : « on appelle ça des crêpe mille trous. C’est comme des pancakes mais avec plein de trous ! ». Elle vient aux ateliers pour se changer du quotidien et trouver un soutien moral parmi les autres femmes. « On échange, on parle, on mange ensemble, c’est un antistress » dit-elle. « Pour trouver la force » renchérit Fadela.

Réfléchir avec les familles

Préparer un repas, la plupart d’entre elles ne le peuvent pas. Parce qu’elles n’ont pas accès à des produits frais et équilibrés. Parce que les horaires et lieux de distribution des colis alimentaires sont parfois impossibles à tenir, et parce que leurs lieux de vie ne le permettent pas. « Dans certains hôtels s’il y a des cuisines, elles sont collectives, il faut réserver des créneaux à l’avance. Ce peut être à 6h du matin, dans des cuisines en sous-sol où elles ne peuvent pas amener leurs enfants » explique Amélie Chedevergne, puéricultrice à la Maison des solidarités (MDS) du Centre. 

La création des ateliers cuisine est partie de constats des travailleurs médico sociaux de la MDS et de ses partenaires (Centre Raymond IV et lieu d’accueil La Casela), avec pour axes manger local, connaître les fruits et légumes de saison et équilibrer les repas. Cela entre dans une réflexion globale sur l’offre alimentaire pour des publics en grande précarité, l’accès au circuit court et à l’économie sociale et solidaire, ce que ne permet pas pour l’instant le dispositif des aides financières aux personnes. Le temps d’un après-midi, être ensemble fût pour ces quatre mamans, aussi délicieux que les crêpes mille trous de Mamia…