En quoi l’escrime est-elle un allié précieux pour les femmes ayant eu un cancer du sein ?
Après un cancer du sein, certains gestes de la vie quotidienne pourtant complètement anodins comme porter son enfant, ouvrir une porte de placard en hauteur, tirer les volets, peuvent être source de douleurs. Avec le sabre, l’arme des cavaliers, l’épaule est mobilisée dans un geste précis. Outre l’aspect sportif, l’escrime pour ces femmes est un formidable vecteur d’élégance, d’amélioration de l’estime de soi, de mobilisation réflexe et progressive de l’épaule grâce au travail mené par le maître d’armes. Elle permet par ailleurs de booster ses capacités d’analyse, de cultiver sa combativité, d’évacuer sa colère. Il faut dire qu’en sortant d’un cancer, l’image de soi est dégradée, la femme est atteinte au cœur de sa féminité et de sa sexualité. Le cancer du sein est l’un des plus mal vécus. Faire du sport est donc essentiel pour aller mieux !
On est là au cœur du développement du sport-santé ?
Oui, tout à fait. Les études ont montré qu’en pratiquant l’escrime, ce sont 35% de récidives en moins. Aujourd’hui, il est donc urgent de développer cette pratique et de la faire connaître notamment auprès des professionnels de santé, car moins de 40% des femmes pratiquent un sport. Notre plus grande réussite, c’est que certaines « Riposteuses » se soient investies dans l’association ou dans leurs clubs. Pour elles, faire de l’escrime est une vraie renaissance, car la chimiothérapie est un vrai traumatisme psychologique, notamment pour les plus jeunes, qui sont confrontées à leur vulnérabilité de façon inédite. C’est un vrai tsunami pour elles.
Quels projets avez-vous pour la suite ?
Nous faire connaître car l’escrime reste un sport confidentiel et qui génère beaucoup d’idées reçues. Nous voulons encourager les médecins à montrer que le sport-santé, ça marche et qu’il peut durablement d’améliorer la qualité de vie des pratiquantes. À l’avenir, nous allons former les maîtres d’armes à la pratique de notre sport pour des patients qui présentent d’autres cancers afin de sécuriser la pratique, peut-être même… un rêve… faire sourire des enfants malades avec la pratique du sabre laser.