Armela Acuyo rend hommage aux "vaillantes" espagnoles

« Pour moi, explique Carmela Acuyo, la vaillance, c’est en amont du combat. C’est plus intime, une force interne, un regard qu’on porte sur les choses. Ces femmes qui écrivent sur la guerre, ce sont des vaillantes, ces femmes politiques qui demandent aux autres de prendre les armes ou de faire la grève, ce sont des vaillantes, ces femmes dans les maquis, qui résistent dans l’ombre, celles qui écrivent pour dire de continuer la lutte, depuis leur prison, ce sont des vaillantes ».

De là lui est venu le nom de la création « Vaillantes / Valientes » qu’elle présentera au Musée départemental de la Résistance & de la Déportation, le 18 août, dans le cadre de 31 notes d’été. Le spectacle lui-même est encore en cours de création, mais Carmela est déjà enthousiaste sur sa genèse. « En tant qu’artiste, je lutte contre la déshumanisation de la culture et des échanges. Plutôt que de proposer des spectacles clés en main, de travailler dans le vide, j’ai besoin de créer autrement et de sentir que toutes les parties sont concernées. Le Département m’a passé commande pour une action artistique et, ensemble, nous avons construit ce projet ».

La commande du Département était d’imaginer un spectacle qui relie l’exposition Anatomie du franquisme, le Musée départemental et le festival 31 notes d’été. « Notre compagnie a été invitée à une visite guidée privée de l’exposition, c’était passionnant. L’exposition elle-même est très riche, plutôt analytique. Ça m’a donné envie d’évoquer cette période par le féminin, d’y apporter la sensibilité féminine ».

Carmela a commencé par rassembler un corpus de texte, à partir de la documentation de l’exposition, de ses recherches à l’institut Cervantès et à l’université du Mirail. « J’ai eu la chance d’avoir pas mal de gens mobilisés sur le projet. Je n’ai pas cherché seulement des récits de femmes écrivaines, mais l’écrit intime, dans la correspondance de femmes en prison ou dans la retranscription de meetings féministes. À travers ces textes, je me suis interrogée : quelle a été la place des femmes dans cette période ? Comment ont-elles agi ? Qu’ont-elles apporté à la lutte ? »

3 femmes, 3 langages artistiques se répondront donc dans « Vaillantes / Valientes » : une comédienne pour la lecture des textes, Carmela la danseuse et une guitariste électrique, pour faire le lien entre histoire et modernité. Un croisement des genres et des courants artistiques qui constitue l’ADN même du festival 31 notes d’été et de notre département, « Haute-Garonne, Terres d’accueil et de rencontres ». Le spectacle sera d'ailleurs suivi d'un concert célébration des cultures musicales espagnoles : Enagua.

Dimanche 18 août au Musée départemental de la Résistance et de la Déportation :

9 h 30: balade à vélo Vers la libération avec 2 Pieds 2 Roues.

16 h : visite guidée de l'exposition Anatomie du franquisme.

19 h : "Vaillantes, valientes" de la compagnie Vendaval.

20 h 30 : Enagua, célébration des cultures musicales de la péninsule du soleil.