PORTRAIT

Alain Lamarque, une force tranquille à la tête de la Banque alimentaire

Publié le 14 janvier 2021
Temps de lecture : 3 min
Alain Lamarque
© Alexandre Ollier
Alain Lamarque donne son temps et son énergie à la Banque alimentaire depuis près de vingt ans.

Pour ce retraité de l'aéronautique, l'engagement associatif est un seconde nature. Et après cinq décennies de bénévolat, Alain Lamarque n'a pas dit son dernier mot. A la tête de la Banque alimentaire depuis 2019, il entend professionnaliser l'association. 

C’est l’effervescence dans l’entrepôt : les camions de la Banque alimentaire rentrent de leur tournée quotidienne auprès des magasins de la région toulousaine. Il faut désormais réceptionner, peser, trier puis stocker les denrées récupérées. Une mécanique bien huilée qu’Alain Lamarque prend plaisir à faire découvrir, serpentant aisément dans les allées de cette ruche humaine et saluant amicalement au passage les courageuses abeilles affairées. « À l’issue de la grande collecte nationale, fin novembre, tout a été trié et stocké en quelques heures », s’enthousiasme le septuagénaire, encore ému lorsqu’il annonce le chiffre record de 260 tonnes de denrées collectées, « soit 100 tonnes de plus qu’en 2019 ». Mais la réalité le rattrape et sa mine se fait plus grave. « Avec 75 tonnes de denrées redistribuées chaque semaine à 100 associations partenaires et un nombre de bénéficiaires en hausse, le produit de cette collecte ne couvrira qu’une partie de l’hiver. » Il faudra plus que jamais compter sur la récolte quotidienne des invendus et la générosité des particuliers.

50 ans de bénévolat

Le challenge est de taille mais il n’effraie pas Alain Lamarque, rodé par toute une vie d’engagement associatif. En parallèle d’une carrière au Centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT), qu’il a intégré à l’âge de dix-neuf ans pour les premiers essais du programme Concorde, ce fervent supporter du Stade Toulousain a fait ses premiers pas de bénévole dans le milieu sportif. « Après une blessure, j’ai dû arrêter de jouer au rugby, dit-il. J’ai donc choisi de devenir arbitre fédéral. J’ai ensuite été rapporteur de l’amicale des arbitres fédéraux. Puis j’ai voulu entraîner les jeunes... J’ai donc été éducateur jusqu’à mes 65 ans, quand je me suis aperçu que je mettais beaucoup plus de temps à récupérer ! » Dans la vie locale aussi, il a longtemps répondu présent, oeuvrant pendant une décennie au comité des fêtes de Castelmaurou, aux côtés de son épouse Betty. « L’engagement associatif est quelque chose de très naturel pour nous deux, précise-t-elle, c’est pourquoi j’ai toujours soutenu Alain. C’est quelqu’un de profondément humain, sociable, généreux et très sensible, qui aime donner de sa personne. Il en faut, des gens aussi dévoués que lui ! »

Professionnaliser la Banque alimentaire

À l’heure de la retraite, en 2002, il n’était évidemment pas question pour cet homme dynamique et engagé de ne rester à ne rien faire. C’est à ce moment-là que l’aventure de la Banque alimentaire a débuté. « Une amie m’a dit qu’ils recherchaient des bénévoles. J’ai ainsi commencé comme chauffeur de camion, deux jours par semaine », indique-t-il. Il a pris du galon au fil des années avant de finalement accepter la présidence en 2019. Avec un objectif : professionnaliser l’association. Il a doublé les effectifs des salariés en contrat d’insertion (30 aujourd’hui), engagé une directrice, structuré l’équipe de communication et mobilisé de nouveaux bénévoles. La deuxième retraite, y pense-t-il ? « Quand la Banque alimentaire sera bien assise, dans des locaux mieux adaptés à son activité... on verra ! »