Construire des partenariats durables pour une alimentation locale, saine et solidaire tout en permettant aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail. Telle était la thématique de l’atelier de la 2ème rencontre qui a réuni mercredi au Conseil départemental de la Haute-Garonne, des agriculteurs du département et des représentants des structures d’aide alimentaire. Ces objectifs s'inscrivent dans le Pacte local des solidarités ont une des actions est dédiée à l’accès à l’alimentation durable pour tous.
Au cours de cette matinée, les intervenants ont pu échanger sur leurs projets, leurs difficultés respectives et surtout envisager des partenariats futurs. Des représentants de SOLAAL (SOLidarité des producteurs Agricoles et des filières Alimentaires), de CAISSALIM (Caisse citoyenne d’alimentation de l’aire urbaine toulousaine) et de l’EARL de Redon en partenariat avec le GESMIP (Groupement des épiceries sociales et solidaires de Midi-Pyrénées) ont ainsi mis en avant la réussite de leurs projets. « Depuis deux ans je travaille avec le GESMIP, il m’achète ma production légumineuses (lentilles, pois chiches … NDLR) qui est ensuite vendue dans les réseaux d’épiceries sociales et solidaires », se félicite Sébastien Rouane, agriculteur au sein de "Terres et graines" à Lagardelle-sur-Lèze. Sur 140 hectares il cultive 17 légumineuses et céréales différentes en bio. « Le partenariat avec le GESMIP m’assure 20% de mon chiffre d’affaires, le reste de ma culture de légumineuses ou céréales est vendue directement aux meuniers pour la farine, à d’autres agriculteurs ou à des éleveurs ».
Car les réussites des partenariats évoqués lors de ces rencontres ne doivent pas occulter une réalité compliquée pour les acteurs des filières : pour les associations d’aide alimentaire problème d’approvisionnement et manque de diversification, peu de visibilité auprès des acheteurs, pour les agriculteurs, manque de réseau d'acheteurs et méconnaissance de leur activité. Alors que dans le même temps près de 120 000 personnes en Haute-Garonne font appel à l’aide alimentaire pour remplir leur frigo. En France, ce sont 2 millions de personnes qui ont recours à l’aide alimentaire, tandis que 18% des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté et n’arrivent pas à tirer un revenu décent de leur travail. De nouvelles rencontres sont prévues dans les prochains mois autour de cette thématique, notamment dans les territoires, afin de pérenniser ces partenariats.
