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3e Rencontres du Dialogue Citoyen : la démocratie au centre de l’attention

Publié le 10 février 2018
Temps de lecture : 7 min
3e Rencontres du Dialogue Citoyen
© Alexandre Ollier
Les 3e Rencontres du Dialogue Citoyen conforte l'engagement du Département dans une démarche de démocratie participative.

Le cœur de la démocratie départementale battait fort à l’Hôtel du département, en ce samedi 10 février 2018 ! Et pour cause : les 3èmes rencontres du dialogue citoyen ont fait se rencontrer plus de 300 personnes de tous horizons.

Qu’ils viennent du monde associatif, qu’ils soient élus, techniciens ou simples citoyens ils étaient nombreux à souhaiter s’impliquer.

Votre présence, nombreuse, démontre le nécessaire de cette démarche de dialogue citoyen pour exercer la démocratie de proximité, a affirmé Georges Méric, président du Conseil départemental. C’est un jalon précieux pour ré-enchanter la pratique politique, et qui permet également de responsabiliser le citoyen.

Depuis 2015, le Conseil départemental a mis en place un dialogue citoyen sur un grand nombre de projets : mixité sociale dans les collèges toulousains, réseau de transport Arc-en-ciel, construction de nouveaux collèges… Au total, plus de 12 000 personnes ont été consultées, ajoutant leur pierre à l’édifice de différents projets pour parvenir, grâce à la concertation, aux solutions les plus adaptées. La charte du dialogue citoyen, adoptée en mars 2017 a pour but d’ancrer encore plus ce principe dans la pratique politique du département.

Un fonds de soutien aux initiatives

En 2017 a également vu le jour la création d’un fonds de soutien aux initiatives de démocratie locale. Ce dispositif est d’ailleurs remis en place en 2018, avec 12 associations et 12 collectivités qui seront soutenues par le département. L’appel à projets prendra fin le 16 avril 2018. « Le fonds nous a permis de mettre en place un laboratoire citoyen, explique Stéphane Weibel, directeur de la MJC de Saint-Lys. L’idée est de pouvoir se rendre auprès des habitants, pour les rencontrer et leur expliquer que la MJC est un outil à leur disposition pour participer à la vie citoyenne, à la vie locale. On va voir les habitants pour savoir qui ils sont, ce qu’ils ont envie de dire, et on essaye de les amener à s’exprimer ».

Programme

Lors de ces 3èmes rencontres du dialogue citoyen, quatre ateliers ont permis échanges et débats sur les enjeux de la démocratie participative : comment la mettre en place, comment intervenir en tant que citoyen, comment mobiliser un large public… Une initiative appréciée des participants, à l’image de Frédéric, technicien dans le domaine de l’environnement : « Je suis absolument certain que le dialogue citoyen est une bonne chose, mais je ne sais pas faire, je ne sais pas comment m’y prendre. C’est pour ça que cette journée est très importante ! »

Ces rencontres ont vu fleurir plusieurs panneaux, où chacun a tracé en grosses lettres ce que représente, pour lui, le dialogue citoyen. Morceaux choisis : «Les décisions partent du terrain » ou encore « Cela prouve les bienfaits de l’intelligence collective », etc. En fin de journée, une haut-garonnaise venue par curiosité découvrir les ateliers, est repartie sur ces mots : « Je suis rassurée que mon département s’engage ! »

Les ateliers en détail

Certaines structures publiques mettent en place des instances de concertation organisées en fonction de territoires donnés, de classes d’âges déterminées ou encore de thématiques particulières. Ces espaces ont des rôles et des modes de fonctionnement variés.
Comment les créer, les faire vivre, les animer ou les dynamiser pour qu’ils contribuent réellement à la démocratie participative ? 

Lors de cet atelier, les participant.e.s pourront échanger sur l’utilité de ces instances et leurs pratiques. Ils et elles pourront aussi identifier les conditions de leur réussite. 

Guillaume PETIT, Docteur en science politique.

Guillaume PETIT, politiste, docteur en science politique, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l'université Paris 1, rattaché au CESSP (Centre Européen de Sociologie et de Science Politique).
Il travaille sur les conditions de la participation et les logiques sociales de l'engagement des citoyens en réponse à l'offre de participation institutionnelle. Il est l'auteur d'une thèse intitulée "Pouvoir et vouloir participer en démocratie. Sociologie de l'engagement participatif : la production et la réception des offres institutionnelles de participation à l'échelle municipale"(2017). Dans ses travaux sur l'offre, il s'intéresse notamment aux effets des différents formats de participation et à leurs évolutions, ainsi qu'aux inégalités sociales dans leurs appropriations par les citoyens.

Les questions environnementales sont un sujet de société important. Nombres de projets de grands travaux ayant un impact sur l’environnement ont connu d’importants débats voire de conflits.
Dans ce contexte, l’encadrement juridique les concernant a récemment été renforcé notamment au niveau de la place donnée aux citoyen.nes, riverain.ne.s ou habitante.s.

Lors de cet atelier, il est proposé d’échanger sur des manières de faire, de partir à la découverte d’expériences réussies et de mieux connaitre les nouvelles règles.

Pierre-Yves GUIHENEUF, Association Comédie.

Concepteur et animateur de processus de concertation et de participation citoyenne pour des Parcs naturels régionaux, Réseau Ferré de France, Erélia (GDF Suez Nouvelles énergies), des collectivités territoriales…  par le biais de l’association Comédie (Concertation médiation environnement) qui appuie les initiatives locales de dialogue territorial.
Il est également délégué général de l’Institut de la Concertation et de la Participation Citoyenne et formateur dans le domaine de la concertation.

Certaines initiatives permettent à des habitant.e.s, des collectifs, des associations  d'intervenir, d’interpeller, de dire, de prendre part et donc de participer dans l'espace et le débat public.
C’est l’occasion d’exprimer des colères, des exigences, des besoins, de rencontrer des vies. 
Ces initiatives ascendantes sont porteuses d'expériences démocratiques. 

Lors de cet atelier, les participant.e.s tenteront de savoir comment reconnaître et valoriser ces démarches ; d’autant plus qu’elles interrogent les décideurs, les techniciens ou les acteurs associatifs.
Cela permettra aussi de déterminer comment les uns et les autres (élu.e, technicien.ne, habitant.e, associatif) pourraient se prendre en compte, s'écouter, se reconnaitre, s'envisager.

Virginie POUJOL, Ethnosociologue, chargée d’études, Directrice du Leris.

Elle réalise des études et des recherches sur les modes de sociabilité juvéniles, la participation des jeunes à l’élaboration des politiques publiques et l’émancipation des publics en difficultés. Elle accompagne des institutions et des collectifs par une démarche praxéologique.
Membre de la Société Française de l’Evaluation (SFE), de l’Association Française de Sociologie, de plusieurs conseils scientifiques associatifs, elle assure des enseignements de sociologie à l’Université de Montpellier III et au CNAM sur l’histoire et l’actualité de l’Éducation Populaire.

Cet atelier propose de vivre une expérience en deux temps.
Le matin des groupes travailleront en échangeant leurs points de vue d’ «habitant.e.s», «technicien.ne.s» (sphère associative ou publique) et «élu.e.s» (associatifs, locaux, départementaux).

L’après-midi, ces travaux seront croisés et serviront d'ouverture à une séance de théâtre-forum où l'on cherchera avec l’ensemble des participants des réponses aux questions de la mobilisation.

La Compagnie Arc-en-ciel théâtre.

Depuis 20 ans, Arc-en-ciel théâtre co-construit des dispositifs d'interventions sur mesure avec les structures qui en font la demande, en fonction de constats établis, du public et des besoins spécifiques.
Elle intervient auprès de groupes aussi divers que des habitants jeunes ou adultes, des élèves et des enseignants d'établissements scolaires, des formateurs, des salariés d'entreprises ou d'institutions publiques, des agents sociaux, des militants et des salariés d'associations, des allocataires du RSA, des groupes en situation de domination sociale...

La démocratie participative, ça fonctionne et ils le prouvent !

Jacques Obertimaire d’Ayguesvives :

« Nous avons instauré, grâce notamment au fonds de soutien, des réunions de quartier qui visent à mobiliser les citoyens. Cela leur donne l’occasion de nous faire remonter ce qu’ils pensent de la gestion de leur quartier, ou de la commune en général. Et ça débouche sur des discussions sur le plan de circulation, la mise en place de bancs publics… L’idée est d’impliquer les habitants, et qu’ils changent leur regard sur la gestion municipale ».

Jacques Oberti
© Alexandre Ollier
Jacques Oberti, maire d’Ayguesvives.

Stéphane Weibeldirecteur de la MJC de Saint-Lys :

« Notre appel à projet, c’est un laboratoire citoyen. L’idée est de pouvoir se rendre auprès des habitants pour les rencontrer, leur expliquer que la MJC est un outil à leur disposition pour participer à la vie citoyenne, à la vie locale. On veut savoir qui ils sont, ce qu’ils ont envie de dire et essayer de les amener à s’exprimer. On sert de lien entre élus municipaux, élus associatifs, habitants et commerçants ».

Stéphane Weibel
© Alexandre Ollier
Stéphane Weibel, directeur de la MJC de Saint-Lys.

Christian Huguesmaire de Clermont-le-Fort :

« La commune a un projet d’extension du fort, qui est un patrimoine classé. Et la population a le souci que nous ne fassions pas d’erreur, donc nous avons souhaité l’associer à cette réflexion, de façon à ce que l’on puisse établir différents scénarios ensemble. Ce dialogue prend la forme de quatre ateliers, quatre étapes, dont deux ont déjà été réalisées. C’est un vrai défi que de faire réfléchir tout le monde au niveau de la commune ! »

Christian Hugues
© Alexandre Ollier
Christian Hugues, maire de Clermont-le-Fort.

Soumeya Koubaasalariée de l’association les Bobines Sauvages, quartier de la Reynerie à Toulouse :

« Le but de notre association est de permettre aux habitants du Grand Mirail de se réapproprier l’image de leur quartier. Le fonds nous a aidé à mettre en place des émissions mensuelles de débat, animées par les habitants, sur des sujets de leur choix. Ce sont principalement des femmes, qui se réapproprient l’espace et discutent des sujets qui leur tiennent à cœur, souvent autour de l’éducation ».

Soumeya Koubaa
© Alexandre Ollier
Soumeya Koubaa, salariée de l’association les Bobines Sauvages

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