Créé il y a un an, l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes de la Haute-Garonne a remis ce jour-là son recueil annuel des données 2022, départementales et nationales. Ernestine Ronai a souligné que les chiffres sont en dessous de la réalité : aux féminicides, il convient d'ajouter les tentatives ratées, ainsi que les suicides forcés. Et les enfants, co-victimes des violences intra-familiales.
Le rôle des professionnels sociaux et médico-sociaux, en première ligne, est primordial pour accueillir la parole des femmes, voire même la provoquer quand elles n'ont pas, elles-mêmes, conscience d'être en danger. Des outils sont mis à leur disposition, comme le violentomètre pour mesurer la toxicité de la relation, ou les cartes Violence qui répertorient tous les numéros d’urgence.
Au niveau national aussi des avancées sont à souligner : un renforcement national des dispositifs de protection des victimes, à travers la progression des outils de prévention, comme le téléphone grave danger ou le bracelet anti-rapprochement, l'augmentation du nombre de présentations spontanées aux urgences et la mobilisation croissante du protocole de pré-plainte. Comme l'a souligné le Docteur Vergnault, de l'UMJ-CHU de Toulouse, un dispositif de pré-plainte permet aujourd'hui aux patientes de rédiger une déposition transmise ensuite aux forces de l'ordre. Et depuis un an, les victimes ont la possibilité de monter un dossier de preuve sans porter plainte.