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Haute-Garonne, terre occitane

Culture occitane
© Shannon Aouatah
Drapeau du restaurant A Taula, situé dans l'enceinte de l'Ostal d'Occitania.
Culture occitane
© Shannon Aouatah
Drapeau du restaurant A Taula, situé dans l'enceinte de l'Ostal d'Occitania.

Le Conseil départemental est fortement mobilisé pour la valorisation de la culture et de la langue occitane. Pour conserver la richesse de cette culture, le Département apporte notamment son soutien financier à une vingtaine d'associations dédiées. En 2017 un plan départemental en faveur de l’occitan a été voté.

La culture et la langue occitanes appartiennent au patrimoine haut-garonnais. Conscient de l’intérêt de conserver une telle richesse, le Conseil départemental apporte chaque année son soutien financier à une vingtaine d’associations œuvrant dans le domaine occitan.

Afin de marquer encore plus son engagement, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a nommé en février 2016 un conseiller départemental dédié, Bernard Bagnéris, renouvellé en 2021, et un chargé de mission, pour la défense et la promotion de l’Occitan.

Bernard Bagnéris, conseiller départemental délégué à l'occitan et Pascal Bergougnan, chargé de mission, ont présenté les différentes actions menées par le Conseil départemental de la Haute-Garonne pour l'occitan dans l'émission Conta Monde le 13 décembre 2020.​

Le Conseil départemental apporte chaque année son soutien financier à une vingtaine d’associations œuvrant dans le domaine occitan.

Focus sur l’association Convergence Occitane qui organise la vie et la programmation culturelle de la Maison de l’Occitanie rue Malcousinat à Toulouse.

Vous pouvez aussi retrouver les événements du Centre occitan des musiques et danses traditionnelles (Comdt) dans l'agenda en bas de cette page.

En 2017, le Conseil départemental a adopté un schéma départemental de valorisation de l'occitan aux acteurs du département. Ce plan vise à structurer la politique départementale en faveur de l'occitan, autour de trois axes :

  • renforcer la transmission de la langue et de la culture occitanes, notamment en signant une convention avec l'Éducation nationale, mais également en menant des actions de sensibilisation auprès du public.
  • permettre la reconnaissance de l'occitan dans l'espace public, avec notamment le développement d'une signalisation bilingue.
  • assurer la valorisation de la culture que la langue véhicule, en soutenant les associations d'une part, et en mettant en œuvre des actions départementales.

Pour qu’une langue puisse vivre, il est nécessaire qu’elle soit parlée, entendue et aussi vue.

L’an dernier une première campagne de signalisation bilingue a été menée aux entrées du Département pour souhaiter la bienvenue.

75 panneaux ont été installés.

Pour tenir compte de la variété dialectale occitane deux types de panneaux ont été conçus : « Planvenguda en Hauta-Garona » à l’ouest et au sud du Département (dialecte gascon : plabéngudo en haouto garouna) et « Benvenguda en Nauta-Garona » au nord et à l’est (dialecte languedocien : bénbéngudo en naouto garouno).

Depuis le début de l’année, le Département a entamé avec les communes volontaires la signalisation bilingue de l’entrée de leurs agglomérations.

L'Assemblée nationale a définitivement adopté le 8 avril 2021 la proposition de loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales, dite proposition de loi Mélac, du nom de son rédacteur, député breton.

Le texte reconnait l'existence d’un patrimoine linguistique, qualifié de trésor national, constitué de la langue française et des langues régionales. Ce qui entraine en particulier pour les biens concernés (enregistrements, manuscrits) l’application d’un régime particulier de protection.

La loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite "loi Toubon" est réécrite et précise que ses dispositions ne font pas obstacle à l’usage des langues régionales et aux actions publiques et privées menées en leur faveur.

Le code de l'éducation est aussi modifié pour :

  • consacrer l’enseignement immersif : enseignement effectué pendant une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que le français,
  •  obliger désormais les communes de résidence des parents, qui ne disposent pas d'écoles bilingues, à contribuer aux frais de scolarité des écoles privées sous contrat proposant un enseignement bilingue (comme les écoles Calandreta).
  • généraliser l’enseignement des langues régionales comme matière facultative dans le cadre de l’horaire normal d’enseignement, de la maternelle au lycée.

La signalétique bilingue est désormais reconnue dans la loi, tant pour les bâtiments publics que pour les panneaux de signalisation.

Enfin les signes diacritiques en langue régionale dans les actes d’état civil seront désormais autorisés.

Avec la crise sanitaire et l'annulation d'événements en présentiel, les établissements culturels du Conseil départemental ont lancé une offre culturelle en ligne. Vous pouvez ainsi retrouver des expressions occitanes.

La culture et la langue occitanes appartiennent au patrimoine haut-garonnais. Découvrez le portrait de ce fervent défenseur de l’enseignement de la langue occitane et l’action du CREO (Centre régional de l’enseignement de l’Occitan)

 

Christian Almerge a remporté le prix Joan-Pau Vèrdier de la chanson occitane 2020 pour son titre Ma Tèrra Occitana, paru sur l'album De Schubert à Philae.

Virasolelh, l’agence toulousaine de promotion de l’Occitan, est à l’initiative de ce prix, créé en 2020 en mémoire de Joan-Pau Vèrdier, un des tout premiers chanteurs occitans, décédé le jour même de la fête de la musique, le 21 juin dernier.

Bien sûr, c’est cette boule de pastel, utilisée comme colorant bleu, qui a fait la richesse du midi toulousain et du Lauragais du XIV au XVIème siècle.

C’est aujourd’hui un jeune groupe dynamique, un véritable « girls band » occitan que nous vous présentons !

Caroline Dufau, Lila Fraysse, Maud Herrera, trois trentenaires dans l’air du temps jouent de leurs voix, de leurs mains et de leurs pieds pour redonner vie à la chanson occitane, qu’elle soit traditionnelle ou contemporaine.

« Entà Senta Luça, un saut de puça ; entà Nadau, un saut de brau »

Ce diction se prononce « énta sénto luço, un saout de puço ; énta nadaou, un saout de braou »  Ce qui signifie qu’à la Sainte Lucie, les jours augmentent d’un saut de puce et qu’à Noël, ils augmentent d’un saut de taurillon. Or les jours ne commencent pas à augmenter le jour de la Sainte Lucie, soit le 13 décembre, mais plus tard, à l’entrée de l’hiver.

Une petite explication historique s’impose.

En fait cette expression populaire est très ancienne et existait avant l’adoption, en 1582, du calendrier actuel dit « grégorien ». L’ancien calendrier dit « julien » retardait en fait de 10 jours environ par rapport au calendrier « grégorien ». Ceci explique donc qu’avec cet ancien calendrier « julien » le commencement de l’augmentation de la durée diurne se faisait plus tôt dans l’année. C’est pour cela qu’à la Sainte Lucie les jours augmentaient d’un saut de puce alors qu’en réalité, cette augmentation débute plus tard, à l’entrée de l’hiver calendaire.

BONA ANNADA, PLAN GRANADA

En début d’année, la tradition et la politesse veulent que l’on se souhaite les « bons vœux ».

En occitan, pour souhaiter la « bonne année », on dit souvent « bona annada, plan granada ». (bouno annado, pla granado) Ce qui signifie « bonne année, avec beaucoup de grains », c’est-à-dire une année d’abondance, référence aux récoltes agricoles qui conditionnaient autrefois une vie paisible et qui permettait une survie assurée.

On pourrait rajouter cette année 2021, « bona annada, plan granada e desembarrada ! » (désémbarrado, déconfinée)

Peut-être que pour cela nous devrons « esperar lo diluns » (éspéra lou dilus, espérer le lundi), à savoir : attendre en vain !

Mais restons positifs, « demorem positius » (démourén pousitious).

Bona annada a totes (bouna annado a toutés).

"las garias que saben gratar per darrèr "

La véracité d’un proverbe occitan résulte souvent de l’observation imagée des animaux.

Comment faire pour mener à bien nos affaires ?

Il suffit de regarder les poules œuvrer.

Pour rechercher sa nourriture, une poule gratte le sol, dégageant ainsi vers, graines et autres trouvailles qui peuvent la satisfaire, et renvoie le reste, moins utile, derrière elle.

Ce qui donne en occitan gascon : « las garias que saben gratar per darrèr » (las garios sabén grata per darrè).

Cette technique, tout aussi simple qu’efficace, lui permet de trouver sa pitance quotidienne.

La poule sait donc bien gérer ses affaires ! On a plus qu’à l’imiter !

Dicton : tot camin torna a Coelhas

À l’époque où les GPS n’existaient pas, il pouvait arriver de se tromper de chemin ou de prendre le chemin des écoliers pour aller à tel village ou à tel marché.

Mais ce n’était pas grave, car on arrivait toujours à se repérer : le dicton « tot camin torna a Coelhas » (tout camin tourno a couéillos) illustre bien le fait que l’on pouvait toujours se retrouver. En français, on emploie l’expression « tout chemin mène à Rome », grande ville s’il en est, au rayonnement international.

En occitan, la destination est bien plus petite : il s’agit de Coueilles, à côté de l’Isle-en-Dodon. Ce qui confirme que la densité du réseau des chemins et des routes permettait de se repérer et de se retrouver…même pour aller dans un tout petit village comme Coueilles.

Saviez-vous que beaucoup de noms de famille tels que GarriguesLacassagneVergne ou Lavergne sont aussi, en occitan, des noms, d’arbres ?

À l’époque où les noms de famille ont été généralisés en France et sont devenus héréditaires, à partir du XIV siècle environ, beaucoup choisirent comme dénomination de reconnaissance l’exercice d’un métier, un lieu, un trait de caractère ou une essence végétale auprès de laquelle la famille était établie.

Ainsi une famille des pays d’Oc habitant près d’une chênaie a pu prendre comme nom patronymique la traduction occitane « Cassanha » ou « La Cassanha », à prononcer « cassagno » ou « lacassagno », ce qui donne en version francisée Cassagne, Lacassagne.

On retrouve ce terme dans le nom de la commune commingeoise de Cassagnabère-Tournas. Cassagnabère signifie la « grande chênaie », la cassanha bèra (cassagnabèro ou cassignabèro).

Idem pour Garrigues (garriga), à prononcer garrigo : c’est le lieu où poussent des chênes verts ou des chênes noirs, le même terme signifiant en occitan, et selon les régions, les deux essences.

On se souvient aussi de Garrigou, l’enfant de cœur diabolique des « trois messes basses » des lettres de mon moulin, c’est dire le « petit de la garrigue ».

Vergne ou Lavergne, c’est l’aulne, bois blanc qui pousse près des zones humides ; en occitan : vèrn (bèrn) ou vèrnhe (bèrgné). Mot que l’on retrouve aussi dans les noms de lieux-dits tels que la vèrneda (la bèrnédo, l’aulnaie), de commune (Le Vernet) ou de famille comme Vernière ou Bernière.

Comme quoi noms de famille d’origine occitane et essences végétales se rejoignent : l’occitan est donc encore bien présent.